Rupert Murdoch va enfin pouvoir mettre la main sur BSkyB

La voie est libre pour Rupert Murdoch. Le magnat de la presse a reçu jeudi l'autorisation du gouvernement britannique d'acheter l'intégralité du groupe BSkyB, dont il possède déjà 39 %. La seule condition imposée, pour éviter de trop dominer le paysage médiatique, est de partiellement se séparer de la chaîne d'information en continu Sky News. Rupert Murdoch, qui n'avait pu financer seul la création du groupe de TV par satellite lorsqu'il l'avait fondé, rêve depuis longtemps de mettre la main sur l'intégralité de cette pépite financière (bénéfice net de 1 milliard d'euros l'an dernier). En juin dernier, il a lancé une offre, évaluant ce qu'il ne possède pas à 9 milliards d'euros (soit 700 pence l'action). Mais cela posait un sérieux risque de position dominante dans les médias, son groupe News Corp. étant déjà propriétaire de deux des principaux quotidiens du pays, le « Times » et le « Sun ». Le régulateur (Ofcom) estimait qu'une fusion des deux groupes nuirait à la pluralité des médias.La Bourse pour couper courtPour couper court au problème, Rupert Murdoch - et son fils James, qui dirige News Corp. en Europe - ont proposé de se séparer de Sky News. Plus exactement, la chaîne d'information va être introduite en bourse, et News Corp n'en possédera que 39 %. La chaîne - qui perd de l'argent - sera financé par News Corp pendant dix ans et aura un comité éditorial indépendant. Sky News ne pourra pas être rebaptisée en Fox News, du nom de la chaîne américaine que détient également le groupe.Ces concessions sont taxées de « poudre aux yeux » par six groupes de média, dont le «Guardian» et le «Telegraph», qui dans une lettre commune jugent que l'emprise de Rupert Murdoch va être démesurée. Ils craignent par exemple que les droits de retransmission de football de BSkyB puissent être utilisés sur les sites Internet du Times ou du Sun. Ou encore que des abonnements couplés soient proposés. Il reste cependant un dernier obstacle à franchir pour Rupert Murdoch : proposer un bon prix pour les 61 % de BSkyB qu'il ne possède pas. L'offre de 700 pence a été rejetée par le conseil d'administration, et l'action est actuellement autour de 825 pence.
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