Kessler pour une réforme complète du patronat

Par latribune.fr  |   |  274  mots
Devant l'Association des journalistes économiques et financiers (ajef) , le patron de SCOR à qui avait été prêté l'intention de prendre la tête du Medef lors des prochaines élections en juillet, est sorti hier de son silence sur l'avenir de la représentation patronale. Il estime que l'organisation par branches, créée en 1936 et sacralisée en 1945, est devenue totalement périmée. Alors que tous les groupes sont mondiaux, ou au moins présents à l'international, les branches continuent de signer des conventions strictement nationales. Alors que nombre d'entre eux sont présents sur plusieurs activités sans rapport les unes avec les autres, leur appartenance à une branche n'a plus guère de sens. Aussi, l'ancien responsable patronal plaide-t-il pour une suppression des branches d'activité, et pour une adhésion directe des entreprises à l'organisation patronale. Mais ce n'est pas tout : estimant que la concurrence entre les trois grandes organisations patronales, le Medef, la CGPME et l'Afep pour les grandes entreprises, est contre- productive, comme l'est celle entre les cinq organisations syndicales, le président de SCOR estime qu'il faudrait les fusionner en une seule organisation plus collégiale. Plus puissante, elle devrait aussi se concentrer sur les questions économiques, et laisser les négociations sociales aux seuls acteurs de l'entreprise. Enfin, il affirme que le paritarisme ne fonctionne plus et doit être totalement revu. A la question de savoir s'il ne souhaitait mener lui-même ce programme ambitieux de réformes, il a répondu qu'il avait déjà donné dix ans de sa vie au patronat, et que ce poste n'était pas compatible avec la présidence d'un grand groupe. V. S.