La priorité absolue

Par latribune.fr  |   |  376  mots
En ce mois de septembre, le gouvernement français a décidé de mener une bataille. Que dis-je ! LA bataille. Une bataille pour laquelle la France a déjà rallié à sa cause l'Allemagne et? l'Allemagne. Mais d'autres suivront sûrement? La France va même tenter de convaincre les membres du G20 de l'urgence absolue d'en faire la priorité à Pittsburgh le 24 septembre.Essayez de deviner : quelle peut être la préoccupation majeure des Français dont le gouvernement a décidé de se faire le porte-parole au niveau mondial ? Le chômage qui grimpe et qui va allègrement dépasser les 10 % ? La chute inéluctable du pouvoir d'achat des ménages ? La hausse des impôts, seule solution pour tenter d'augmenter les recettes de l'État ? Toujours pas. Cherchez encore. La faillite possible des banques qui n'ont rien changé depuis la crise de Lehman ? Aucune importance. La faillite possible des États surendettés ? Un détail. On vous parle d'un sujet majeur qui préoccupe les Français au quotidien ! Et ne me dites pas la grippe A ! Le mot d'ordre est d'arrêter d'en parler pour ne pas nous faire paniquer et nous empêcher de sortir dans la rue pour consommer et relancer la croissance. Vous êtes désespérant? Le vrai sujet de la rentrée, ce sont LES BONUS DES TRADERS, bien sûr ! Pas une journée ne se passe sans une déclaration sur le sujet. Des équipes réfléchissent 24 heures sur 24 à des formules de paiement encore plus compliquées que celle du reversement de la taxe carbone. La France, et maintenant l'Allemagne, en font leur cheval de bataille. En oubliant que ces deux pays ont depuis longtemps détruit leurs places financières et que les plus grands traders ont trouvé refuge à Londres qui ne fera rien sur les bonus au-delà des déclarations, à New York où Barack Obama a dû avaler une énorme couleuvre de 20 milliards de dollars avec les bonus de Goldman Sachs, ou en Asie, qui contrôle autant ses marchés financiers que ses niveaux de pollution. Une fois de plus, on joue la diversion. Pour éviter de s'attaquer aux vrais problèmes qui vont nous replonger dans la récession. C'est triste.