Mitsubishi, la galaxie aux trois diamants

Par latribune.fr  |   |  364  mots
« Nous sommes partout » : un employé de Mitsubishi n'y va pas par quatre chemins. À se pencher sur la liste de ses activités, on se demande effectivement ce que le « keiretsu » (c'est-à-dire le conglomérat) Mitsubishi ne fait pas. On retrouve les 3 diamants rouges entrecroisés de la marque un peu partout : industrie lourde (Mitsubishi Heavy Industries), immobilier (Mitsubishi Fudosan), banque (Mitsubishi-Tokyo UFJ), négoce (Mitsubishi Corporation)?Comme celle de son ennemi juré Mitsui, la galaxie Mitsubishi est tentaculaire. Ses quelque 500 entités sont tenues par une solidarité très forte, qui apparaît souvent dans les liens capitalistiques qui les relient encore les unes aux autres. Ainsi Mitsubishi Heavy Industry (MHI) et Mitsubishi Corporation vinrent-elles sans hésiter au chevet de MMC en 2004-2005 lorsque le constructeur automobile se retrouva abandonné par son partenaire allemand Daimler Chrysler. Il n'était pas question de voir le nom Mitsubishi entaché d'une faillite.La souplesse de ce géant, sa capacité à se réinventer toujours est impressionnante. Le c?ur du conglomérat bat dans la maison de négoce Mitsubishi Corporation. Après avoir fait fortune grâce au monopole des maisons spécialisées comme elles sur le change, Mitsubishi Corporation a su se réinventer « en allant très en amont et très en aval, sur tous les maillons de la chaîne du commerce entre le Japon et le reste du monde », explique Patrick Ryan, chercheur auprès de son concurrent Marubeni. Des mines de métaux indispensables au fonctionnement de l'outil industriel nippon jusqu'au distributeur du produit final, on trouve partout un peu de Mitsubishi Corporation.allié politiqueQuant au bras industriel du conglomérat, MHI, c'est le meilleur équipementier de Boeing, le fabricant du MRJ, le premier avion purement japonais depuis la guerre, mais aussi un partenaire fort d'Areva, avec qui il a créé voilà un an une coentreprise dans le combustible nucléaire? bref, en se mariant avec MMC, Peugeot s'alliera avec un allié politique et industriel hors normes. « Peugeot prendra le contrôle de MMC, et MHI sera ramené à une position très minoritaire », prédit Chris Richter, analyste du secteur automobile pour CLSA.Régis Arnaud, à Tokyo