Doha en version W

Par latribune.fr  |   |  361  mots
La capitale du Qatar n'a pas fini sa monumentale mue, mais elle dispose déjà d'un hôtel à la hauteur de ses ambitions. La tour dans laquelle s'est lové le W n'est pourtant pas la plus faramineuse du nouveau quartier d'affaires. Un choix délibéré. La marque chic et design du groupe Starwood refuse de faire dans le gigantisme déshumanisé. Ici, elle cultive même une discrétion appréciée par la jet-set du cru. Dès la porte passée, le ton est donné. Le noir et le blanc dominent, allusion à peine voilée à la tenue des qatariens. On aimerait passer plus de temps dans les salons à siroter un délicieux mélange de citron et de menthe, mais une envie irrésistible pousse à la découverte d'une chambre, qu'on imagine surprenante. Par sa taille d'abord. Des voiles délicats laissent filtrer un soleil qu'on devine ardent. Pourquoi chercher la vue quand tout, à l'intérieur, invite à poser son regard. Du moins si l'on préfère un fauteuil signé « United Designers » à une bergère de style. Le soir, c'est au bar Crystal Lounge qu'il convient d'oublier ce pour quoi l'on est venu. Certes, Doha est une ville vouée au business. Certes, elle abrite un musée d'Art islamique qui force le respect. Mais, dans ces lieux, on se sent immédiatement autorisé à s'affranchir des codes qui, au dehors, s'imposent comme une évidence. W se veut fidèle à son credo : « The coolest, the hippest ». Cette mission a été confiée à un Français : Edgar Vaudeville pilote le Crystal Lounge depuis l'ouverture de l'hôtel en mars 2009. Et aujourd'hui, de toute évidence, il connaît bien son monde. Au petit matin, tout sera oublié. La mine revigorée après un passage éclair au spa Bliss - Starwood a racheté cette marque pour l'implanter dans ses hôtels - on reprendra le fil des conversations de la veille dans l'une des limousines du W. Un luxe de plus ? Sans doute. Mais surtout une ardente obligation dans une ville au soleil implacable et où les seuls endroits où l'on circule à pied sont les malls et le souk.Pierre Kupferman