Nicolas Sarkozy vise la sortie de crise

Par latribune.fr  |   |  537  mots
Un livret de 53 pages et une page dédiée sur le site Internet de l'Elysée. C'est ainsi que Nicolas Sarkozy célèbre le troisième anniversaire de son élection à la présidence de la République. Un plaidoyer réalisé par les services du chef de l'Etat pour souligner, paradoxalement, qu'à deux ans de la fin du quinquennat « l'heure n'est pas au bilan ». Et encore moins aux renoncements, malgré la gravité de la crise qui a touché la France à l'automne 2008.Sobrement intitulé « Trois ans d'action » et frappé en couverture d'un drapeau tricolore battu par le vent, le livret, tiré à quelques milliers d'exemplaires, est destiné aux relais d'opinion et aux élus. Comme le chef de l'Etat le fait lui-même régulièrement depuis des mois devant tous ses interlocuteurs, l'Elysée souligne que « l'ordre des priorités » a « dû être modifi頻 face « à la récession la plus grave que le monde et la France aient connue ». La restauration de l'autorité et la réhabilitation du travail ont dû céder le pas à « la lutte contre la crise et à la limitation des effets les plus néfastes » pour les Français. « A ce jour encore, sortir notre pays de la crise demeure la priorité absolue de l'action du président », expliquent les auteurs du fascicule. Avant d'assurer que, « malgré la crise, le cap du mandat confié par les Français à Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007 est aujourd'hui tenu ». Si le livret fait la part belle aux réalisations des trois premières années du quinquennat ? un pouvoir d'achat en hausse de 2,1 % en 2009 et un maintien du niveau de l'aide aux politiques d'emploi à 13 milliards d'euros en 2010 ?, l'Elysée évoque aussi des chantiers plus controversés comme le Grenelle de l'environnement, dont les engagements sont revus à la baisse dans le projet de loi actuellement examiné par les députés. Nicolas Sarkozy, qui recevait mardi soir les sénateurs de l'UMP, doit accueillir ce mercredi midi les députés de la majorité. Document élyséen à l'appui, le chef de l'Etat veut remobiliser ses troupes pour la poursuite du programme de réformes (voir encadré ci-contre). une impopularité recordMais c'est dans l'opinion que s'engage la bataille la plus difficile pour le chef de l'Etat, surtout s'il ambitionne d'être candidat à sa réélection en 2012. Nicolas Sarkozy est victime d'une impopularité record (34 % d'opinions favorables selon l'enquête Ifop-Paris-Match diffusée mardi), amplifiée par la défaite de l'UMP aux régionales. En question, le « style » et la « méthode » du président, selon l'institut Thomas More, qui publie jeudi son baromètre annuel des réformes menées par Nicolas Sarkozy. Mais aussi « l'activisme et la volonté de réformer tous azimuts, une avalanche de mesures qui nuit à la lisibilité de l'action gouvernementale ». De plus, le réveil des ambitions à droite, d'Alain Juppé à Dominique de Villepin, les frondes dans la majorité gênent la perception de l'action du président. Pour tenter d'inverser cette tendance, Nicolas Sarkozy a remis le cap sur ses « fondamentaux », notamment la lutte contre l'insécurité et la violence scolaire. Le chef de l'Etat se laisse jusqu'à la fin de l'année 2011 pour prendre sa décision sur une nouvelle candidature élyséenne.