Le FSI investit à nouveau dans le secteur pétrolier

Le fonds souverain français, le Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui a annoncé vendredi une prise de participation de 6 % dans CGG Veritas (plus de 170 millions d'euros), le grand spécialiste des études sismiques pour l'industrie pétrolière, s'intéresse de très près à cette industrie. Le FSI a effectivement pris aussi dernièrement un " ticket " de 5 % dans un autre grand du parapétrolier français, la société d'ingénierie, Technip. Des investissements réalisés en bas de cycle de ce secteur, qui devrait, à moyen terme, se redresser pour revenir à leur niveau de 2008 d'ici deux à trois ans.Un soutien importantCet investissement octroie au fonds dirigé par Gilles Michel 5,7 % des droits de vote du leader mondial de l'imagerie pour l'identification des réserves d'hydrocarbures (7.500 salariés). Ce qui fait du FSI le premier actionnaire du groupe. Le Fonds passe devant l'Institut français du pétrole (IFP), qui détient 4,2 % du capital et était jusqu'ici le premier actionnaire. Il va également désigner un administrateur au conseil d'administration de CGG Veritas. " C'est un soutien important pour accompagner la mise en oeuvre de notre stratégie, basée sur le développement de produits et services à fort contenu technologique et la création de valeur pour tous nos actionnaires ", a estimé le PDG Robert Brunck, cité dans le communiqué.Le FSI toujours en piste pour soutenir HeuliezDes prises de participations du FSI sont également régulièrement évoquées dans d'autres secteurs. C'est le cas pour Heuliez, le carrossier automobile des Deux-Sèvres. Un dossier compliqué car très politisé. L'Etat a fait savoir que le FSI investira 10 millions d'euros minimum dans l'entreprise à condition que cette dernière puisse boucler un tour de table avec des partenaires industriels. Le groupe familial Baelen Gaillard Industrie (BGI) a récemment annoncé ce qui était pressenti depuis quelque temps : il figurera bien parmi les candidats mais seulement à une reprise partielle d' Heuliez, actuellement en redressement judiciaire. C'est aussi le cas du fonds d'investissement malaisien Delamore and Owl Group Companies, qui, lui, est prêt à investir 25 millions d'euros en vue de reprendre la globalité du carrossier.Consolider l'aérostructure françaiseAutre dossier compliqué, Latécoèree;coère. En grande difficulté financière, l'équipementier aéronautique toulousain d'Airbus, Dassault Aviation, Boeing et Embraer pourrait participer à moyen terme avec le groupe Daher à un projet industriel d'envergure qui consisterait, avec l'aide du FSI, à regrouper toute l'aérostructure française (notamment Aerolia, filiale d'Airbus). Une filière de pointe en France employant de nombreux personnels. L'arrivée du FSI dans Latécoèree;coère, qui vient de trouver un accord avec les banques créancières, est pour l'heure au point mort.Eramet, un dossier geléDans les négociations entre Areva et le FSI à propos de la reprise, par ce dernier, des 26 % détenus par le groupe nucléaire dans Eramet, l'opération est suspendue au réglement du litige entre Romain Zaleski et la famille Duval, actionnaires du groupe minier (respectivement 13 % et 36,5 %). Une transaction dont le montant atteindrait autour de 1,5 milliard d'euros. Ce qui pourrait poser un problème pour le FSI, dont la capacité d'investissement s'élève par an de 1,5 à 2 milliards d'euros.Accompagner une renaissance de PechnineyEnfin d'autres dossiers, sont évoqués comme celui de l'armateur français CMA CGM. Le FSI avait déclaré en début d'année qu'il pourrait investir dans ce groupe, mais seulement avec un opérateur industriel et une fois sa restructuration financière achevée. C'est le cas aussi dans une partie de l'ex-Pechiney, Alcan Engineered Products (11.000 salariés et 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires) où le FSI prendrait 10 % aux côtés du fonds d'investissement new-yorkais Apollo Global Management (41 %).Vers un désengagement d'Accor ?Enfin, le FSI devra décider de l'avenir de sa participation dans le groupe hôtelier Accor. Le fonds stratégique était opposé à la scission des activités hôtellerie et services. " Je n'ai vu aucun élément qui rende nécessaire, en décembre 2009, d'engager la scission d'Accor ", avait expliqué fin 2009 son directeur, Gilles Michel.
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