Outre Manche, les gros salaires lèvent le doigt

Depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle coalition formée par les conservateurs et les libéraux en Grande-Bretagne, l'heure est à la rigueur pour enrayer la dérive d'un déficit public qui devrait atteindre cette année plus de 13% du PIB, et une dette représentant 83% du PIB. Dès sa prise de fonction, le Premier ministre conservateur David Cameron a d'ailleurs annoncé une amputation des salaires de ses ministres de l'ordre de 5%, histoire de montrer l'exemple à l'ensemble des citoyens.Un salaire annuel de 368.717 eurosMais le cas le plus emblématique est celui de Mervyn King, le gouverneur de la banque d'Angleterre, qui a refusé toute augmentation de ses émoluments cette année et en 2011. L'année dernière, ses revenus avaient été majoré de 2,5%, pour atteindre 305.368 livres sterling, soit 368.717 euros. Une coquette somme qui place Mervyn King à la première place sur l'échelle des salaires de ses collègues, détrônant le français Jean-Claude Trichet, gouverneur de la banque centrale européenne (BCE), qui émarge à 360.612 euros. Surtout, il laisse loin derrière Ben Bernanke, le patron de la Fed, avec "seulement" 165.631 euros. Quant à Masaaki Shirakawa, gouverneur de la Banque centrale du Japon (BoJ), il gagne 314.016 euros, après avoir, il faut le souligner, réduit de 2,4% son salaire. A Hong Kong, Joseph Yam, qui a récemment quitté son poste à la tête de la Hong Kong monetary authority (HKMA), percevait environ 1 million de dollars par an. Hausse de l'inflationNéanmoins, l'ensemble des sujets de sa Majesté ne devrait louer que très modérément la vertu affichée de David Cameron et Mervyn King. Selon VocalLink, un société britannique de services financiers, la croissance des revenus outre Manche marque le pas. Au mois de mai, son indice, qui mesure la progression annuelle du montant de 90% des salaires nets payés en Grande-Bretagne, s'est inscrit à 0,5% (contre 0,8% en avril), tombant à son plus bas niveau depuis sa création en 2004. Il s'agit là d'une conséquence de la baisse de l'emploi dans le secteur des services, un pilier de l'économie outre Manche. En outre, les Britanniques voient leur pouvoir d'achat érodé par la hausse de l'inflation. Sur les quatre premiers mois de l'année, elle a progressé de 3%. La conjoncture économique impose aussi la vertu.
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