Les pays riches peinent à tenir leurs promesses pour le climat

La confiance. Alors que les négociateurs « climat » ont repris langue à Bonn dans le cadre de l'ONU, dans l'espoir de ressusciter la préparation d'un accord international sur la lutte contre l'effet de serre, le principal carburant de la discussion ? non carboné ? manquait à l'appel : la confiance. En présentant leur programme d'aide financière « rapide » (Fast start) pour soutenir les actions des pays en développement face au réchauffement dès 2010, 2011 et 2012 , l'Europe n'a pas réussi à lever le doute sur ses intentions.Prêts ou aides?Lors du sommet de Copenhague, en décembre 2009, l'Europe avait promis de contribuer à hauteur de 2,4 milliards d'euros chacune des trois années à l'aide « rapide ». « Mais cet argent devait s'additionner et non pas se soustraire à l'aide au développement classique », explique Yannick Jadot, euro-député (Europe écologie). Or « au moins un tiers de l'aide européenne se ferait sous forme de prêts, ce qui aggraverait le problème de la dette des pays en développement et en plus l'argent européen ne viendrait vraisemblablement en supplément des objectifs d'aide au développement », poursuit l'euro-député. La défiance accentuéePour lui, « si ces informations se confirmaient, cela accentuerait la défiance ente les pays industrialisés et ceux en développement qui a été à l'origine de l'échec du sommet de Copenhague ». Outre l'aspect financier, les négociateurs se sont quittés en décembre sur une déclaration politique rédigés au forceps par quelques chefs d'Etats (dont les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Brésil) reconnaissant « l'opinion scientifique selon laquelle la hausse des températures mondiales doit être inférieure à 2° C » et « de fortes réductions des émissions mondiales sont nécessaires ». « vision de long terme partagée »Mais ce texte laissait sans réponse les légitimes interrogations sur l'avenir des autres textes de travail préparés selon les voies onusiennes normales. Et notamment celui pompeusement baptisé « vision de long terme partagée » censé définir en commun un « projet politique » à l'horizon 2050. Elle doit comprendre entre autre un objectif de long terme de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui influe également sur les objectifs de moyen terme (2020). Compte tenu des difficultés à sortir les négociations de l'enlisement, plusieurs pays développés voudraient concentrer la réflexion sur des mesures ciblées et« opérationnelles » pour aider les plus pauvres et protéger les forêts. Mais à Bonn, les pays du sud (G77) ont répondu à ceux du nord qu' « au coeur de la vision partagée se situe la rechercher de justice, d'équité et le développement des pays en développement ». Bien plus que de simples mesures techniquesPour eux, il s'agit donc de bien plus que quelques simples mesures techniques mais d'un ensemble d'objectifs équilibré comprenant l'adaptation au réchauffement déjà en cours, l'atténuation des émissions, l'aide financière, le transfert de technologies et le renforcement des capacités institutionnelles des pays. Le tout dans « une perspective de partage équitable de l'espace atmosphérique » où les trois quarts des gaz à effet de serre déjà concentrés sont dus aux pays ayant accomplis leur révolution industrielle les premiers, dès le 18° ou 19° siècle... La journée mondiale de l'environnement, qui a lieu ce samedi, insufflera peut-être dans les négociations un peu plus de confiance.
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