Bercy fait main basse sur les (gros) revenus de l'épargne

Le gouvernement Ayrault a décidément la main lourde avec la fiscalité de l\'épargne. Non seulement, tous les revenus de l\'épargne seront soumis à partir de 2013 à l\'impôt sur le revenu, mais ils seront frappés de prélèvements sociaux particulièrement élevés. Ceux-ci resteront fixés à 15,5%, contrairement à ce qu\'avaient indiqué Jérôme Cahuzac et Michel Sapin pendant la campagne électorale. Au début de l\'année, ils soulignaient que le maintien de cette « CSG » majorée sur les placements -elle n\'est que de 8% sur les salaires, CRDS comprise- se justifiait seulement par la faiblesse de l\'impôt sur les revenus de l\'épargne et du patrimoine, ceux-ci bénéficiant d\'un prélèvement libératoire. Dès lors qu\'ils seraient soumis au barème de l\'impôt sur le revenu, comme s\'y était engagé François Hollande, il ne serait plus question de maintenir ces prélèvements sociaux à hauteur de 15,5%. Ils seraient ramenés à 8%.45% d\'impôt et 15,5% de prélèvements sociauxOr, devenu ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac affirme que ce ne sera pas le cas. Cette surtaxation à hauteur de 15,5% sera pérennisée. Elle s\'ajoutera au barème de l\'impôt sur le revenu. Autrement dit, un cadre célibataire bénéficiant d\'un salaire net approchant les 80.000 euros annuels, et touchant des revenus de placements, verra ceux-ci frappés au taux maximum de l\'impôt sur le revenu. Celui-ci est aujourd\'hui de 41%, mais François Hollande a prévu de la faire grimper à 45% pour les revenus de 2012 imposés en 2013.Au total, ce cadre verra donc ses revenus de l\'épargne taxés à hauteur de 60,5% (45% d\'impôt et 15,5% de prélèvements sociaux). Cela concernera bien sûr les revenus fonciers. Aujourd\'hui, ce taux global d\'imposition est aux maximum de 39,5% pour les revenus fixes de placement (intérêts), soit 24% d\'impôt et 15,5% de prélèvements sociaux. Et il est de 36,5% pour les dividendes (21% d\'impôt, plus les 15,5%). S\'agissant des plus values boursières, elles sont imposées à hauteur de 34,5% (dont 19% d\'impôt).Avec le passage au barème de l\'impôt, certains contribuables seront avantagés, ceux dont les revenus sont modestes et dont les suppléments de revenus sont imposés dans les tranches de 5,5% ou 14%. Mais ils ne représentent pas la majorité des épargnants. Pour les autres, reste la solution de l\'assurance-vie, dont François Hollande a promis qu\'elle serait détaxée pour les placements d\'au moins huit ans, ou le plan d\'épargne en actions, qui ne sera pas bouleversé. Reste aussi le livret A, dont le plafond sera doublé. Tous ces placements devraient largement profiter des réformes en cours. 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.