La zone euro vit-elle le dernier acte de sa tragédie grecque ?

La rentrée européenne s'annonce difficile. Si le mois d'août avait été marqué par une défiance généralisée des marchés à l'égard du secteur bancaire européen, en particulier français, septembre est bien parti pour un nouvel acte de la tragédie qui a pour nom la crise de la dette dans la zone euro. Et on retrouve dans le rôle principal, la Grèce. En effet, les experts de la troïka (FMI, BCE, Commission européenne) ont décidé de suspendre leur mission d'examen de la situation, préalable au versement d'une nouvelle tranche de l'aide de 110 milliards d'euros. Ils estiment que le gouvernement grec n'a pas rempli ses obligations du plan d'aide. D'ores et déjà, l'objectif de réduction du déficit public prévu à 7,6 % du PIB ne sera pas atteint, Athènes tablant sur 8,3 %, mais les experts l'estiment à 8,8 %. Or le problème s'était déjà posé avant l'été. Athènes avait dû se résoudre à prendre de nouvelles mesures d'austérité pour obtenir le versement d'une tranche de l'aide. Cela s'était soldé par une crise politique et sociale entraînant un remaniement ministériel, et des manifestations importantes durant plusieurs jours. Surtout, les États de la zone euro avaient dû le 21 juillet concéder un nouveau plan d'aide de 100 milliards d'euros à la Grèce, avec la participation des investisseurs privés. Or il reste à faire encore entériner cet accord au niveau national - la France sera la première à voter dans les jours qui viennent -, ce qui risque de faire surgir de nouveaux problèmes. Certains parlements y sont réticents, comme en Finlande ou encore en Allemagne où mercredi la cour de Karlsruhe doit rendre son verdict sur la constitutionnalité d'un tel accord. Dans le nord de l'Europe, nombreux sont ceux qui estiment que la Grèce est devenue un tonneau des Danaïdes. Mais c'est surtout l'évolution des PIB qui risque de compliquer la situation. Et le débat, opposant ceux qui prônent le cap de la rigueur comme préalable au retour à la compétitivité et à la croissance et ceux qui considèrent que l'austérité à tout prix va entraîner une récession généralisée, va reprendre de plus belle. Ces derniers pourraient trouver des arguments dans les statistiques de cette semaine. Outre la nouvelle estimation du PIB du deuxième trimestre dans la zone, plusieurs indices, notamment manufacturiers, vont être publiés qui pourraient converger pour traduire un ralentissement accentué de l'activité dans la zone. Cela viendrait passablement compliquer une sortie de crise de la dette. Mais quels que soient les atermoiements, les marchés financiers se chargeront de rappeler la nécessité pour les Etats de la zone d'agir pour assainir les finances publiques.
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