Budget : la Défense ne paiera pas tous les surcoûts des opérations extérieures

Par latribune.fr  |   |  455  mots
C\'est passé relativement inaperçu lors de la présentation de la loi de programmation militaire (LPM) en août. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a décidé de réduire très sensiblement « la dotation prévisionnelle annuelle » pour les surcoûts des opérations extérieures (OPEX) dans le budget de la mission défense à 450 millions d\'euros, au lieu d\'une provision habituelle de 630 millions affectée ces dernières années. Cette dotation prévisionnelle est « en adéquation avec les priorités stratégiques et les nouveaux contrats opérationnels définis dans le Livre blanc, a expliqué Jean-Yves Le Drian mardi au Sénat. Cette dotation est un peu inférieure à la précédente mais il s\'agit de tenir compte de la nouvelle définition de nos contrats opérationnels qui n\'est plus celle du Livre blanc et de la programmation précédents ».En revanche, le ministre a arraché à Bercy « une clause de sauvegarde », qui était demandée par les parlementaires. Elle précise que « les surcoûts résultant soit de nouvelles opérations extérieures, soit du renforcement des opérations existantes en 2013 seront couverts par un financement interministériel ad hoc ». Clairement, le ministre a obtenu qu\'au delà de la provision de 450 millions d\'euros inscrite dans le projet de loi de finance initial de 2014, la défense ne prendra pas en charge les surcoûts des OPEX. Il en va de « la soutenabilité budgétaire d\'éventuelles décisions d\'engagements militaires de la France » de la part du Chef de l\'Etat, a estimé Jean-Yves Le Drian. « Et j\'en suis particulièrement satisfait », a-t-il affirmé devant les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense. Car, selon lui, cette clause de sauvegarde participe à « la sincérité de cette loi de programmation militaire ».En 2013, le surcoût des OPEX devraient dépasser le milliard d\'eurosAvec l\'opération Serval au Mali, qui devrait dépasser les 400 millions d\'euros à la fin de l\'année, le surcoût des OPEX devrait dépasser, comme en 2011, le milliard d\'euros. Cette année-là, les OPEX avaient coûté au budget 1,24 milliard d\'euros, une facture gonflée notamment par les opérations en Libye (368,5 millions d\'euros pour sept mois d\'intervention environ) et en Afghanistan. Une telle \"perspective est préoccupante\", avait souligné au printemps le Chef d\'état-major des armées, l\'amiral Edouard Guillaud. En 2012, Paris a réduit la facture à 873 millions d\'euros. Soit une stabilisation des dépenses par rapport aux montants engagés en 2010 (860 millions d\'euros) et en 2009 (870 millions).