Le Vivendi de Messier en procès à New York

Par latribune.fr  |   |  447  mots
Aujourd'hui s'ouvre devant le tribunal fédéral du district sud de New York le procès collectif (« class action ») engagé par les actionnaires de Vivendi. Le procès durera deux à trois mois. Au ban des accusés figurent la société, son ancien PDG, Jean-Marie Messier, et son ex-directeur financier, Guillaume Hannezo. J2M pourrait assister à une partie des audiences, de même que le président du directoire actuel, Jean-Bernard Levy.La plainte, déposée en 2002, porte sur la communication financière de Vivendi de 2000 à 2002, période où le groupe était coté à Wall Street. Également plaignant dans la procédure à l'origine, le groupe de John Malone, Liberty Media, est désormais dans une procédure séparée.Pour Vivendi, cette affaire est l'une des dernières encore non réglées héritée de l'ère Messier. Les plaignants estiment leur préjudice à plusieurs milliards de dollars. Le groupe français a souscrit une assurance pour se couvrir de ce risque, qu'il n'a pas provisionné. Il a aussi la possibilité, jusqu'au jour du verdict, de conclure une transaction avec les plaignants qui mettrait fin à la procédure. Mais il a exclu toute transaction tant que des actionnaires français participeraient au procès. Or la justice américaine a admis la participation d'actionnaires hexagonaux ? une première dans les class action, selon Vivendi. Ce dernier s'y oppose car le tribunal, pour calculer le préjudice, se basera sur le nombre d'actionnaires concernés. Or le poids des actionnaires français est très important. Vivendi a donc engagé de nombreux recours pour exclure les actionnaires français, mais en vain. Il vient de perdre son second appel sur le sujet.problèmes de trésorerie Initialement, les plaignants avaient soulevé six chefs d'accusation, mais le juge n'en a retenu qu'un. Il s'agit de savoir si Vivendi a caché ou non ses problèmes de trésorerie. Jusqu'au bout, J2M avait nié tout problème. Le 26 juin 2002, soit cinq jours avant le départ du PDG, la société déclarait encore « envisager avec sérénité ses échéances de trésorerie au cours des douze prochains mois ».Pourtant, deux jours auparavant, Goldman Sachs avait présenté quatre scénarios au conseil d'administration, dont l'un était un dépôt de bilan dès septembre ou octobre 2002. Et, dès son arrivée, le nouveau PDG, Jean-René Fourtou, admettra la crise de liquidité. Le 8 juillet 2002, la société admet « un problème de liquidité à court terme ». Et en septembre 2002, Jean-René Fourtou affirme que la société aurait fait faillite dans les dix jours si J2M était resté à sa tête.