Chausse-trapes pour Orascom en Algérie

Par latribune.fr  |   |  400  mots
télécomsLes difficultés du groupe égyptien Orascom Telecom se multiplient en Algérie. Le premier opérateur de téléphonie mobile du pays peine à transférer l'intégralité des 580 millions de dollars de bénéfice réalisés en 2008 par sa filiale algérienne.Le 15 septembre, Orascom avait obtenu l'autorisation d'Alger pour transférer un peu moins de la moitié de cette somme, soit 257 millions de dollars. Mais depuis, plus rien. C'est la première fois que le groupe égyptien rencontre un obstacle de cette nature depuis son installation dans le pays en 2001. Sur ce sujet, le gouvernement algérien n'a fourni aucune explication. En outre, Orascom Telecom Algérie, qui compte 14 millions d'abonnés, fait l'objet depuis plusieurs mois d'une enquête fiscale diligentée par le gouvernement. L'opérateur égyptien a subi un premier redressement de 40 millions de dollars sur la seule année 2004. Mais il refuse de s'en acquitter, assurant qu'il était exonéré d'impôts durant cette période.difficultés politiques En fait, les difficultés politiques d'Orascom en Algérie proviennent en partie de la vente début 2008 par le groupe égyptien de ses deux cimenteries algériennes au français Lafarge. Dans un discours à la nation prononcé fin juillet 2008, le président Abdelaziz Bouteflika avait critiqué cette opération et ordonné au gouvernement de durcir les conditions de cession de filiales locales de groupes étrangers.En cherchant à l'empêcher de transférer les dividendes de sa filiale algérienne et en lançant une enquête fiscale à son encontre, Alger cherche à mettre en difficulté le groupe Orascom, dont 96 % du cash provient d'Algérie, selon des économistes interrogés par « La Tribune ». « L'objectif est de pousser le groupe égyptien à vendre ou à céder une partie de sa filiale algérienne à un groupe public local », explique un spécialiste algérien. Des négociations sont en cours entre le gouvernement algérien et Orascom, qui a tenté en vain de vendre sa filiale à France Télécome;lécom puis à Vivendi. Le conglomérat égyptien risque de manquer d'argent pour financer ses activités en Europe, notamment en Italie où il possède l'opérateur Wind. Et conséquence de difficultés d'Orascom en Algérie, deux agences de notation, S&P et Moody's, ont émis des avis négatifs sur le groupe égyptien et abaissé sa note. Ali Idir