Bras de fer autour du rachat de TMC par TF1

Par latribune.fr  |   |  526  mots
C'est avant le 26 janvier que l'Autorité de la concurrence doit rendre sa décision sur le rachat de TMC et NT1 par TF1. Mais les négociations restent apparemment difficiles entre le gendarme de la concurrence et la chaîne. Celle-ci aurait même menacé de renoncer au rachat si des obligations trop lourdes lui étaient imposées. Toutefois, cette menace ne semble pas très crédible. En effet, les obligations, qui seront imposées, seront, quoiqu'il arrive, bien inférieures aux avantages de cette opération, qui est cruciale pour la Une. Elle va lui permettre de rattraper son retard sur la TNT en mettant la main sur deux chaînes qui, en audience, se classent n° 1 et n° 6 sur la TNT.De son côté, le gendarme de la concurrence a fait machine arrière sur le canal « bonus », cette chaîne TNT supplémentaire que TF1 doit obtenir fin 2011, à l'arrêt de la diffusion analogique. Initialement, il avait demandé à TF1 soit de renoncer à ce canal bonus, soit de ne pas en faire une chaîne généraliste. Mais la Une s'y est fermement opposée car son projet est de diffuser sur ce canal une chaîne généraliste, TV Breizh. TF1 refusant d'accepter une telle concession, cela obligeait donc l'Autorité à l'imposer d'office. Ce qui aurait pu poser un problème juridique : en effet, c'est la loi qui a octroyé un canal bonus à TF1, M6 et Canal Plus. En outre, l'Autorité, en prenant une telle mesure, prédisait que TF1 serait toujours en position dominante à fin 2011, ce qu'il est difficile de garantir avec certitude.Parallèlement à cette concession sur le canal bonus, l'Autorité a durci sa position sur d'autres points, notamment les droits audiovisuels. Les propositions de TF1 sur ce point, formulées fin novembre, ont été considérées comme insuffisantes, voire indolores pour la Une. D'abord, ces propositions n'abordaient quasiment pas la coordination des programmes entre les trois antennes (TF1, TMC, NT1). Ensuite, elles portaient essentiellement sur les achats à venir, et non sur les droits déjà acquis. De plus, elles ne portaient que sur la fiction et le cinéma français, mais pas sur les séries ni les films américains, aux audiences bien supérieures.diffusions en clairSur les droits sportifs, la Une proposait ne pas répondre à des appels d'offres avec « plus de deux chaînes en clair ». Une concession assez légère car les événements diffusés sur plus de deux chaînes en clair sont quasi inexistants. Et diffuser des rencontres sur deux chaînes en clair (TF1 et TMC par exemple) constituera déjà un progrès significatif pour la Une, qui ne dispose qu'aujourd'hui d'une chaîne seule en clair. TF1 ne pouvait jusqu'ici gérer un même événement sur plusieurs antennes comme le fait France Télévisions avec Roland-Garros, le Tour de France ou les Jeux olympiques. De fait pour des compétitions comme l'Euro ou la Coupe du monde de football, TF1, ne pouvant absorber tous les matchs, en revend une partie à un concurrent. Interrogé, la Une s'est refusée à tout commentaire.