La Banque d'Espagne contraint Caja España et Caja Duero à la fusion

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Si le processus de concentration se poursuit entre les quarante-cinq caisses d'épargne espagnoles, cela ne va pas toujours sans mal. Les progrès sont parfois davantage dus à la pression des autorités qu'à la volonté des intéressés. Témoin la fusion entre les deux principales « cajas » de la région de Castille-León, Caja España et Caja Duero, qui ont finalement annoncé lundi soir, après une réunion marathon, leur fusion, qui donnera naissance à une nouvelle entité totalisant 47 milliards d'actifs. L'opération, ratifiée mardi par les conseils d'administration respectifs des deux entités, constitue la quatrième fusion de cajas en Espagne.Mais les rebondissements ont été nombreux avant d'en arriver là. C'est dès l'automne 2008 qu'avaient commencé les grands mouvements destinés à rapprocher l'ensemble des caisses d'épargne de la région. L'initiative jouissait de l'appui du gouvernement de Castille-León, désireux, pour conserver son influence en leur sein, de favoriser une fusion entre cajas de son territoire plutôt qu'avec celles d'autres régions. Problème de pouvoirLa tentative ayant fait long feu à la suite de rivalités entre les intéressées, une autre était lancée en juin dernier, mais n'impliquant que trois entités : Caja España, Caja Duero et Caja Burgos. Cette dernière n'allait pas tarder à déclarer forfait, contraignant les deux premières à reprendre les négociations sur une base bilatérale. Mais à nouveau sans succès : la semaine dernière, la rupture semblait inévitable? jusqu'à ce que la Banque d'Espagne fasse irruption dans la bataille, enjoignant le week-end dernier les responsables des deux entités à parvenir à un accord avant le 7 janvier.L'irritation de la Banque d'Espagne était d'autant plus compréhensible que les motifs ayant freiné la fusion n'avaient rien à voir avec la viabilité économique du projet, mais, plus prosaïquement, avec la répartition du pouvoir entre les deux cajas. Un problème finalement résolu à la Salomon après que le gouverneur eut tapé du poing sur la table : le siège social et la présidence de la nouvelle entité, ainsi que le département de risques financiers, correspondront à León (siège de Caja España), et la direction exécutive, les services de planification et le contrôle du réseau commercial à Salamanque, siège de Caja Duero.Les deux cajas étaient d'autant moins en mesure de passer outre les pressions de la Banque d'Espagne (appuyée par le ministère de l'Économie) qu'elles comptent demander quelque 500 millions d'euros d'aides publiques pour financer l'opération. Thierry Maliniak, à Madrid