Le Giec, nébuleuse d'experts ou experts nébuleux ?

Né en 1988 sous les auspices de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a pour mission d'évaluer les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique ayant trait au changement climatique d'origine humaine. Parmi ses priorités ? Cerner les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation. Depuis son arrivée sur la scène internationale, le Giec a rédigé quatre rapports « événements » et en prépare un cinquième prévu pour 2014. Ils mobilisent à chaque fois des milliers d'experts. Point de départ de ce vaste « brain storming », un appel à candidatures est diffusé dans les milieux scientifiques un peu partout dans le monde via les points de contact nationaux du Giec et les organisations scientifiques. Puis le bureau du Giec fait son choix parmi les listes de candidats. Pour le cinquième rapport (en préparation), entre 500 et 600 auteurs devraient être retenus, répartis selon leurs spécialités en quatre groupes (aspects scientifiques, socio-économiques, solutions envisageables et régions). Une fois à pied d'oeuvre, les auteurs s'entourent dans un premier temps de « contributeurs » (de 2.000 à 3.000) chargés de rédiger les chapitres. Entre 500 et 600 auteurs Puis commencent les deux étapes les plus critiques du processus : la première version du rapport est soumise au feu des critiques d'un cercle large de « commentateurs », qui n'exclut pas les sceptiques ; chaque commentaire doit ensuite faire l'objet d'une réponse, ce dont s'assurent des « review editors ». La nouvelle version du rapport est de nouveau soumise aux experts et, de surcroît, aux représentants des gouvernements. Les auteurs établissent alors la dernière version du rapport qui doit être approuvée, dans le détail, par les instances du Giec. Jusqu'à présent, la méthode a fait ses preuves. À la suite du premier rapport du Giec en 1990, a été créée la convention climat de l'ONU lors du sommet de Rio (1992) ; cinq ans plus tard, le deuxième rapport rend possible l'adoption du protocole de Kyoto (1997) ; en 2001, le troisième rapport comporte pour la première fois une synthèse destinée aux décideurs politiques ; et en 2007, le quatrième enflamme les débats lors de la conférence sur le climat de Bali en recommandant aux pays industrialisés de réduire leurs rejets de CO2 de 25 % à 40 % d'ici à 2020 (par rapport à 1990) afin d'empêcher la température mondiale de grimper au-delà de 2 degrés celcius d'ici à la fin du siècle.
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