Veolia prend le tournant de la rigueur

Pour sa première présentation des résultats annuels de Veolia Environnement, le nouveau directeur général du groupe, Antoine Frérot, a dévoilé une feuille de route à moyen terme rigoureuse à défaut d'être exaltante. Il s'efforçait ainsi de présenter un profil de gestionnaire responsable à même de rassurer les marchés, inquiets du montant de la dette du leader mondial des services aux collectivités. Tout au long de sa présentation, le dirigeant, secondé par Pierre-François Riolacci, le nouveau directeur financier de Veolia, a mis l'accent sur les efforts passés et à venir du groupe en matière de cash. Des efforts qui lui ont permis, avec ses cessions, de faire passer sa dette de 16,5 milliards à 15,1 milliards d'euros sur l'exercice. « La stratégie est désormais à une politique maîtrisée des capex (investissements NDR) », a résumé CM?CIC Securities dans une note. Cession d'actifs Pour les 3 à 5 ans à venir, l'ancien patron de la branche eau de Veolia a ainsi souligné qu'il poursuivrait son programme de cessions d'actifs, sur une base de 1 milliard d'euros par an en moyenne, et celui de réduction de coûts, de 250 millions d'euros par an.Veolia vise par ailleurs une hausse du résultat opérationnel récurrent de 4% à 8% sur la période et de la rentabilité des capitaux employés. Pour le seul exercice 2010, le groupe n'a pas chiffré ses objectifs mais a dit tabler sur une capacité d'autofinancement positive après paiement du dividende. Antoine Frérot a par ailleurs souligné qu'il n'amorcerait pas de bouleversement majeur dans le périmètre de Veolia et se concentrerait sur une croissance organique rentable. « Je ne souhaite pas que Veolia se prive d'un de ses quatre métiers, car je pense que beaucoup de nouvelles choses proviendront de l'interface entre ces métiers, pas de leur coeur", a-t-il déclaré. Réussir le partenariat avec EDFA propos d'EDF, le dirigeant a plaidé pour un renforcement de son partenariat industriel avec le groupe présidé par Henri Proglio, renvoyant à plus tard les questions d'un rapprochement capitalistique. « Il est utile d'élargir notre partenariat avec EDF », a-t-il dit, rappelant les installations nécessaires pour accompagner l'essor attendu des voitures électriques ou la première place européenne de Veolia dans la production de biomasse. « Mais un partenariat financier est un sous-produit d'un partenariat industriel réussi. Commençons par mettre en oeuvre le partenariat industriel, ensuite nous verrons. »Baisse de volume des déchets industrielsSur l'exercice 2009, Veolia a, comme son concurrent Suez Environnement, été principalement affecté par la crise dans son activité de déchets, affaiblie par la baisse de volumes de déchets industriels et le recul du prix des matières recyclées. La division a vu son chiffre d'affaires reculer de 9,2%, mais sa rentabilité a augmenté, retrouvant au quatrième trimestre des niveaux de marge d'avant-crise, grâce aux économies de coûts et à la baisse du prix du fioul. Dans l'eau, sa principale division, l'activité, peu sensible à la conjoncture, est en revanche restée stable. Pour l'ensemble du groupe, le résultat net a progressé de 44%, à 584 millions d'euros.
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