A Londres, des Jeux Olympiques "low cost"...

La grue orange de 650 tonnes est posée au centre du stade, dépassant largement le sommet des gradins. De son énorme bras, elle soulève la tour d'éclairage haute de 28 mètres. Lentement, après des jours de préparation, l'opération se met en place. Et depuis ce vendredi, la première des tours est désormais en place, marquant une nouvelle avancée dans les travaux des Jeux olympiques de Londres.Maintenant que les Jeux de Vancouver sont terminés, tous les regards sont tournés vers Londres, prochain rendez-vous olympique en juillet 2012. Les préparations y battent leur plein. Les travaux n'ont pas pris de retard, et la construction devrait être terminée à l'été 2011, donnant un an aux organisateurs pour roder les stades.« Ne pas essayer de battre Pékin »Si les travaux demeurent impressionnants - 2,5 kilomètres carrés d'un quartier de l'est de Londres entourés de palissades - les organisateurs ont une obsession : éviter la folie des grandeurs. Pas question pour eux de chercher à impressionner le reste du monde, contrairement à ce que la Chine a fait en 2008. « Nous ne devons pas essayer de battre Pékin, estime Simon Wright, l'un des directeurs de l'Olympic Delivery Authority, l'organisme en charge de la construction. Il est hors de question de laisser un éléphant blanc derrière nous. » En conséquence, une grande partie des équipements sont conçus pour être démontables. Le plus impressionnant est le stade principal. Créé pour recevoir 80.000 spectateurs pendant les JO, il sera réduit à 25.000 sièges après l'événement.Un stade transporté par bateauDans une ville qui compte déjà les stades de Wembley (90.000 places), Twickenham (82.000 places) et des équipes de football d'Arsenal (60.000 places) et de Chelsea (40.000 places), personne ne voit l'utilité d'un tel monstre. L'équipe locale de West Ham aurait éventuellement pu être intéressée, mais les négociations ont échoué. Tout le deuxième étage du stade sera donc démonté. « Cela coûte moins cher de faire cela que de payer pour l'entretien d'un stade trop grand », explique Simon Wright.Le stade principal n'est pas le seul qui sera défait après les JO. Celui de basket-ball doit aussi disparaître. Son sort définitif n'est pas encore connu, mais des discussions avancées sont en cours pour... l'envoyer jusqu'à Rio, qui recevra les Jeux olympiques de 2016. Il est très sérieusement question de le démonter et de l'envoyer morceau par morceau en bateau jusqu'au Brésil. De même, les gradins de la piscine olympique seront démontés. Les installations de water-polo sont également temporaires.Régénérer l'"East"Avec ces opérations, les organisateurs espèrent réussir un énorme pari d'urbanisme : celui d'utiliser les JO pour accélérer la « régénération » de ce quartier pauvre de l'est de Londres. La zone industrielle polluée qui était à cet emplacement deviendra après l'événement un lieu mixant des logements (le village olympique sera transformé en appartements), des commerces (un grand centre commercial doit voir le jour juste à côté) et de terrains de jeux (le plus grand parc d'Europe sera ouvert). Si le pari réussit, les JO de Londres laisseront un véritable impact de long terme.
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