Renault-Daimler  : une alliance en question

Une réunion très attendue. Sauf changement de dernière minute, c'est ce mardi que Renault doit réunir le conseil d'administration extraordinaire qui doit définir les contours d'une vaste alliance entre le constructeur français, son partenaire japonais Nissan et l'allemand Daimler, le fabricant des Mercedes et Smart.Cette alliance, qui devrait être annoncée aujourd'hui après Bourse, Carlos Ghosn, le PDG de Renault et Nissan, et Dieter Zetsche, le patron de Daimler, l'évoquent à demi-mot depuis plusieurs semaines. Au Salon de Genève, les deux dirigeants ont reconnu que leurs groupes discutaient d'un partenariat, mais en assurant qu'ils négociaient aussi avec d'autres constructeurs.Au centre de ces discussions : des coopérations industrielles visant à réduire les coûts de développement et de production des trois groupes. Mais aussi, sans doute, des participations croisées « symboliques », de 3 % à 5 % du capital de chacun. En Inde, à la mi-mars, Carlos Ghosn avait suggéré que Renault pourrait opérer un rapprochement capitalistique avec Daimler.ensemble déjà fort complexeCe projet, s'il se concrétise, n'en pose pas moins de nombreuses questions. Renault peut certes mettre en avant l'alliance réussie, nouée voilà onze ans, avec le japonais Nissan. Ou bien son expérience dans les petites voitures et ses projets très ambitieux dans le véhicule électrique. Mais le constructeur français, avec plus de 3 milliards d'euros de perte nette en 2009, n'est pas aujourd'hui au mieux de sa forme. Ses nouveaux modèles peinent à séduire. Et l'État, qui détient 15 % de son capital, lui interdit de restructurer davantage ses sites français.Le moment est-il bien choisi, alors, pour ajouter une pièce de plus à un ensemble déjà fort complexe, allant du japonais Nissan au russe Avtovaz empêtré dans une crise profonde, en passant par le coréen Samsung ou le projet de véhicule à très bas coûts avec l'indien Bajaj ? Ces alliances, Renault le sait, sont très consommatrices de ressources.Mais, peut-être, le double PDG Carlos Ghosn voit-il là une « nouvelle frontière » propre à redynamiser des équipes, pourtant déjà passablement surmenées ? n
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