La Slovénie n'aura pas besoin (pour l'instant) d'une aide européenne

Par latribune.fr  |   |  313  mots
La Slovénie peut respirer. Ljubljana est parvenu à placer deux séries d’obligations en dollars, à 5 et 10 ans, ce 2 mai. L’ex-république yougoslave lève ainsi 3,5 milliards de dollars, soit 2,7 milliards d’euros. C’est un vrai soulagement, car après avoir reporté une première adjudication prévue le 30 avril après la dégradation de sa note par Moody’s, le pays a démontré qu’il bénéficiait à nouveau de la confiance des marchés.Sortie de crise ?Cette somme représente une part importante des fonds nécessaires à Ljubljana (estimés à 4 milliards d’euros) pour financer sa « bad bank » et renflouer son système bancaire grevé par les créances douteuses et qui est le vrai problème du pays. Très clairement, ce succès permet à la Slovénie d’éviter de réclamer une aide européenne dans les prochains mois. Dans la guerre des agences de notation, S&P, qui n'avait pas dégradé le pays, semble donc avoir gagné une bataille contre Moody’s. Les propos de Mario Draghi ce jeudi et sa menace voilée de passer le taux de rémunération des dépôts en territoire négatif a sans doute joué un rôle dans ces succès, comme l’abondance de liquidités désormais disponibles sur les marchés. Mais globalement, c’est une des premières victoires de la stratégie européenne de lutte contre la crise souveraine depuis 2010.Encore des incertitudesLa Slovénie demeure cependant dans une situation difficile, notamment sur le plan économique et politique. La récession se poursuit et sera forte cette année, le gouvernement repose sur une majorité parlementaire fragile. Enfin, il faudra suivre de près la création de la bad bank et la réalité effective des besoins de capitaux des banques slovènes.