France Télévisions se branche sur la télé connectée

Bruno Patino ne cesse de le répéter. La télévision connectée, il y croît dur comme fer. Le directeur des activités numériques et par ailleurs patron de France 5 ne sait pas encore quelle sera la forme – ni les usages – qui gagneront le cœur des téléspectateurs-internautes, mais les expérimentations vont bon train. « Plusieurs définitions de la télé connectée sont possibles. Nous avons déjà développé des services augmentés sur Roland Garros, ou « C dans l’air » accessibles derrière les programmes. Il y aussi la télévision connectée en mode applicatif, telle que la développent Google, Yahoo ou Apple. Pour Samsung par exemple, la \"télévision linéaire\" ne sera dans le futur qu’une application de la TV parmi d’autres. Autre question : est-ce que la TV connectée aura lieu sur le premier ou le second écran ? Nous allons développer quelque chose sur ce thème à la rentrée sur C à vous », a exposé mardi Bruno Patino.Une première application modesteEn attendant, le directeur numérique a montré une première application modeste, mais concrète : Salto. Cette nouvelle fonctionnalité permet de relancer au début un programme pris en cours. Comment cela fonctionne-t-il ? Une fois le programme lancé, une notification apparaît à l’écran, proposant de revenir au début. Il suffit alors d’appuyer sur la touche bleue de la télécommande. Pour le moment, le service est uniquement disponible pour les programmes entre 20 heures et minuit, le groupe de télévision publique souhaitant d’abord tester les problématiques de bande passante.Autre contrainte : l’équipement. Seuls les téléviseurs TNT connectés à Internet peuvent accéder au service. « Cela va concerner 300.000 foyers en France », a précisé Bruno Patino. Si 2,5 millions de téléviseurs pourront en France potentiellement se connecter, le directeur numérique estime qu’un tout petit nombre activent cette possibilité. D’autres fonctionnalités, comme avance et retour rapide, pause, sont à l’étude. « France Télévisions se sent bien mieux armé face aux géants du net – Google- YouTube, Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, Netflix - auxquels nos concitoyens auront bientôt directement accès sur leur téléviseur connecté », s’est félicité de son côté, le PDG du groupe, Rémy Pflimlin.Refonte de Pluzz, frilosité des producteursEn parallèle, France Télévisions a totalement refondu sa plateforme de télévision de rattrapage Pluzz, en test tout l’été. Une version épurée (sans les programmes) du service sera lancée sur la plateforme de partage de vidéos, Dailymotion, les producteurs restant frileux par rapport à la diffusion de leurs contenus. « Il y a un et demi, nous avons dit aux producteurs que nous souhaitions être sur les plateformes vidéos, mais que nous n’irions pas sans eux », a justifié Bruno Patino.La rediffusion des films reste toutefois absente de Pluzz. « Les discussions n’ont pas encore repris avec les producteurs. Mais un certain nombre d’acteurs nous ont laissé entendre qu’ils souhaitaient être présents », a assuré le président de France Télévisions. Alors que France Télévisions, également victime de la crise publicitaire, n’échappe à la contraction de ses budgets, le numérique fait office d’îlot de sérénité. « Le budget 2013 sera stable au minimum » a assuré Rémy Pflimlin, rappelant qu’il était de 37 millions d’euros en 2012 (et de 55 si on ajoute les régions et l’Outre Mer).  
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