La Chine teste la résistance des banques à un krach immobilier

Le spectre de la bulle immobilière refait surface en Chine... L'ordre intimé par la Commission de régulation bancaire de réaliser des tests de résistance sur les banques incluant un scénario noir dans l'immobilier - à savoir une chute de 50 à 60 % des prix des logements dans les grandes villes chinoises - a ranimé les craintes jeudi. Les plus pessimistes des investisseurs redoutent en effet une chute des prix dans ce secteur, qui provoquerait un essoufflement de la deuxième économie mondiale. À la Bourse de Shanghai, l'indice CSI 300 a limité sa baisse à 0,9 % - il perd 20 % depuis le début de l'année - mais les secteurs bancaire et de l'immobilier ont souffert. China Vanke, le premier promoteur chinois, a reculé de 3 %. « Ces ?stress tests? mettent clairement en évidence la préoccupation des autorités quant à l'exposition du secteur bancaire au marché de l'immobilier », indique Dai Ming, responsable d'un fonds chez Shanghai Kingsun IM, même si, à ses yeux, « cette mesure est avant tout préventive ». Un précédent test de résistance avait en effet montré que les banques chinoises pourraient passer au travers d'une chute de 30 % des prix de l'immobilier sans subir une hausse trop importante de leur ratio de créances douteuses. Prévention ou mesure réellement nécessaire ? Une chose est sûre le niveau d'exigence des autorités chinoises pour réguler la hausse des prix et la spéculation dans le secteur reste élevé. Et ce, même si les prix de l'immobilier ont pour la première fois amorcé depuis février 2009, dans 70 grandes villes chinoises, une modeste baisse mensuelle de 0,1 % en juin par rapport à mai. « C'est la preuve que le gouvernement ne compte pas cesser la pression sur les prix », renchérit un analyste chez RBS à Hong Kong.Outre ces « stress tests », le régulateur bancaire a d'ailleurs demandé aux banques de cesser leurs prêts hypothécaires aux personnes achetant un troisième logement à Pékin, Shanghai, Shenzhen et Hangzhou. D'autres mesures restent à l'étude. Notamment celle de l'augmentation de l'imposition des plus-values dans le secteur. Plus généralement, Xia Bin, expert auprès de la banque centrale interrogé par l'AFP, estime qu'il est encore trop tôt pour que le gouvernement relâche la bride du crédit. « Des contrôles macro-économiques doivent être mis en oeuvre de manière stricte dans les mois à venir », estime-t-il. L'accélération de l'inflation en juillet, à 3,3 %, plaide en effet pour un tel scénario. Même si Pékin peut également compter sur une appréciation de sa monnaie, le yuan, pour y répondre. M. B.
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