Nicolas Sarkozy obtient le silence dans les rangs

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Le 28 novembre, Nicolas Sarkozy fera son grand retour à l'UMP, en donnant le coup d'envoi de la campagne du parti pour les régionales des 14 et 21 mars 2010. Si certains jugent aujourd'hui son autorité affaiblie par les polémiques à répétition dans la majorité, le chef de l'État apporte ainsi sa réponse : il reste le chef incontesté de la droite. Silence dans les rangs.Nicolas Sarkozy n'entend pas célébrer son mi-mandat, estimant que le cap doit être maintenu sans inflexion jusqu'à la fin du quinquennat. Mais les turbulences de ces derniers jours l'ont contraint à une offensive médiatique à l'arme lourde. Le chef de l'État s'est exprimé successivement devant des élus de la majorité, devant ses ministres et enfin devant des journalistes, avec un seul message : les réformes vont continuer. Tout juste a-t-il esquissé un mea culpa sur l'élection envisagée de son fils Jean à la tête de l'Epad, parlant d'une « erreur ».À l'unisson avec Nicolas Sarkozy, François Fillon a appelé les parlementaires récalcitrants à « regarder sur la durée ». « Le président de la République a engagé un train de réformes sans précédent, le plus important depuis 1958. Il n'est pas anormal qu'il y ait des interrogations, des critiques. C'est une telle rupture ! In fine, les critiques disparaissent, lorsque les réformes sont mises en ?uvre », a affirmé le Premier ministre dans une interview au « Monde ».En affichant une extrême sévérité vis-à-vis des frondeurs, Jean-Pierre Raffarin ou Rama Yade, Nicolas Sarkozy a voulu lancer un rappel à l'ordre plus général. « Tout le monde va rentrer dans le rang? Jusqu'à la prochaine fois », explique un ténor de la majorité. Le chef de l'État avait déjà tapé du poing sur la table en avril 2008, après une série de « couacs » gouvernementaux.profil basLe duo exécutif espère ramener le calme dans une majorité qu'électrise la proximité des régionales. Un scrutin à risques, la gauche détenant depuis 2004 vingt des vingt-deux régions métropolitaines. L'UMP, qui tablait, avant les affaires Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy et les divergences sur la fiscalité, sur un gain de quatre à huit régions, fait désormais profil bas, redoutant notamment une poussée du Front national. Ce pessimisme électoral explique que Rama Yade ait été sauvée de la disgrâce malgré le courroux présidentiel. La secrétaire d'État aux Sports reste en effet la ministre la plus populaire et elle sera un atout pour la majorité en Île-de-France.Car l'opinion n'en finit pas de faire payer à Nicolas Sarkozy une séquence politique houleuse. Selon un sondage BVA-Canal Plus, deux tiers des Français désapprouvent le style du président. Autre signal d'alerte : la baisse du nombre d'adhérents de l'UMP. Le parti présidentiel, qui vise les 500.000 militants en 2012, aurait perdu 40.000 sympathisants depuis janvier et se situerait autour de 200.000 cartes. Pas de quoi pavoiser donc? Mais pas de quoi désespérer non plus. Nicolas Sarkozy regarde à gauche pour se rassurer, jugeant que l'opposition n'offre toujours aucune alternative.