Barack Obama s'attache les services d'une économiste française

Par latribune.fr  |   |  604  mots
Il n\'y a pas que les pâtes de fruits de la maison Boiron qui ont leurs entrées à la Maison-Blanche ! Jeudi, le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) s\'est réjoui sur son site Internet de la nomination d\'Esther Duflo, l\'économiste française spécialiste du développement et titulaire d\'une chaire à la prestigieuse école de Cambridge (Massachusetts), au sein du President\'s Global Development Council, le \"Conseil présidentiel pour le développement global\". Ce choix avait été officialisé le 21 décembre dernier par la Maison Blanche mais était resté jusqu\'ici totalement inaperçu en France.Informer le président sur le développement mondial Esther Duflo, toute jeune quadra, fera partie des tous premiers membres de ce Conseil, une instance consultative créée en septembre 2010 et censée « informer et conseiller le président et d\'autres responsables américains sur les politiques et pratiques américaines relatives au développement mondial », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.L\'économiste, diplômée notamment de l\'Ecole normale supérieure de Paris et du prestigieux MIT, sera l\'une des neuf membres de ce conseil, placé sous la houlette de l\'Agence pour le développement international (USAID) et présidé par l\'Egyptien Mohamed El-Erian, directeur général du fonds d\'investissement Pimco, premier gestionnaire obligataire à l\'échelle mondiale.Titulaire d\'une chaire au Collège de FranceEsther Duflo est également titulaire d\'une chaire au Collège de France  sur les \"Savoirs contre la pauvreté\". Elle a obtenu de nombreuses récompenses, dont en 2010 la médaille John Bates Clark distinguant les économistes de moins de 40 ans. En 2010, elle a coécrit « La politique de l\'autonomie » avec Abhijit V. Banerjee, professeur en économie du développement, conseiller honoraire auprès de la Banque mondiale et du gouvernement indien.En 2012, les deux économistes ont synthétisé une partie de leurs travaux dans l\'ouvrage « Repenser la pauvreté ». « Il n\'est pas facile d\'échapper à la pauvreté, mais le sentiment que c\'est possible accompagné d\'un peu d\'aide correctement ciblée (une information, un petit coup de pouce) peuvent avoir des effets surprenants. À l\'inverse, des attentes infondées, l\'absence de confiance lorsqu\'on en aurait besoin et des obstacles apparemment mineurs peuvent être dévastateurs. Il suffi parfois d\'actionner le bon levier pour changer radicalement les choses, mais il est souvent difficile de déterminer quel est le bon. Plus important encore, il est clair qu\'on ne résoudra pas tous les problèmes avec un seul levier », écrivent-ils dans leur avant-propos.Les Français ont la coteCe n\'est pas la première fois que l\'administration Obama fait appel à des économistes français. Selon le New York Times, lors du premier mandat de Barack Obama, les noms de Thomas Piketty et d\'Emmanuel Saez, qui aujourd\'hui enseignent respectivement à l\'Ecole d\'économie de Paris et à l\'Université de Californie à Berkeley, ont été mentionnés dans des documents budgétaires de la Maison Blanche. Ils ont eu une influence directe dans la volonté du président américain de tenter d\'imposer la fameuse « règle Buffet », du nom de l\'investisseur, et qui prévoit un taux d\'imposition minimum de 30% pour les plus riches aux Etats-Unis.Enfin, pour revenir à l\'introduction de cet article, les coulis de fruits de la PME Boiron, qui emploie 95 personnes à Valence dans la Drôme, sont régulièrement utilisés par William Yosses, le chef pâtissier de la Maison-Blanche.