Rafale : Dassault vise un contrat signé en Inde cet été

Par latribune.fr  |   |  1106  mots
Et si le karma était favorable en 2013 aux industriels de l\'armement français en Inde. A commencer par Dassault Aviation, en pole position pour décrocher le contrat du siècle en Inde, MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft), baptisé par les Indiens \"la mère de toutes les affaires\" (\"mother of all deals\"). Un contrat évalué à 18 milliards d\'euros. Depuis janvier 2012, l\'avionneur tricolore est en négociations exclusives avec New Delhi pour la vente d\'une première tranche de 126 Rafale, dont 108 seront assemblés localement par les industriels indiens.New Delhi a un véritable besoin pressant pour renouveler sa flotte avec des avions modernes pour contrer la montée en puissance dans le domaine aérien de la Chine et du Pakistan. D\'autant que l\'armée de l\'air indienne perd aussi beaucoup d\'appareils, notamment des avions russes. L\'Indian Air Force a perdu 50 appareils, dont 33 avions de combat entre 2008 et mars 2012. En outre, l\'Inde doit faire face à de régulières violations de son espace aérien. Sans compter les infiltrations de Pakistanais par la vallée du Kashmir.  Le gouvernement indien se plaint régulièrement de ces provocations. Récemment encore, début janvier, le ministère de la Défense les dénonçait dans un communiqué : \"Le gouvernement indien considère l\'incident comme une provocation et nous le condamnons (...). Nous nous attendons à ce qu\'Islamabad honore l\'accord de cessez-le-feu strictement\".Rafale : tout se passe bien\"Tout se passe bien\", explique une source proche du dossier même s\'il y a peu de chance que ce contrat soit signé, en dépit de la volonté de l\'armée de l\'air et des autorités indiennes, avant la fin de l\'année fiscale, qui se termine fin mars. La visite de François Hollande, dont les dates du voyage (14 et 15 février) ont été révélées par Challenges, ne sera pas non plus l\'occasion de signer ce mégacontrat. Dassault Aviation attend plutôt un contrat cet été, voire en fin d\'année, selon nos informations. Pas plus tard car les élections législatives en Inde sont prévues en mai 2014. Trois mois avant la date des élections, aucun contrat d\'une telle envergure ne sera signé. En décembre dernier, le ministère de la Défense indien avait publiquement et sobrement indiqué que \"le contrat MMRCA n\'a pas été finalisé jusqu\'ici parce que les négociations sont en cours\".Tout l\'enjeu pour Dassault Aviation est d\'organiser le vaste transfert de technologies exigé par New Delhi dans de bonnes conditions pour les Indiens et dans des conditions de sécurité raisonnable pour le Team Rafale (Dassault Aviation, Thales et Safran). Ce qui est loin d\'être simple. Car trouver des fournisseurs indiens pour un tel contrat relève d\'un sacré défi... et prend du temps. Du coup, Dassault Aviation discute pied à pied les garanties financières en cas de défaillance des fournisseurs locaux.EADS vise deux contrats en 2013En Inde, il n\'y a pas que le Rafale. EADS compte sur la signature de deux contrats cette année : le missile Maitri et les avions ravitailleurs. Sa filiale MBDA (37,5%) attend depuis des années un très beau contrat de l\'ordre de 1,8 milliard d\'euros en vue de codévelopper un missile sol-air de nouvelle génération en partenariat avec l\'Inde. \"Les négociations sont terminées depuis décembre 2011 et le programme est passé devant le conseil de défense en décembre 2012, explique-t-on à La Tribune. Du coup, il n\'y plus trop d\'étapes à passer\". Le programme Maitri s\'appuie sur le travail effectué par le DRDO (Défense recherche et développement organisation) et sur un transfert de technologies de MBDA pour combler les lacunes de l\'industrie indienne. A terme, il est prévu la production d\'environ 2.000 missiles Maitri par Bharat Dynamics Limited. Ce système de défense anti-aérienne répondra aux besoins de l\'armée de l\'Air, de la Marine et de l\'armée de Terre.Le groupe européen attend également la signature du contrat des avions ravitailleurs, A330 MRTT. L\'Inde a sélectionné en janvier Airbus Military pour la fourniture de six avions ravitailleurs A330 MRTT en vue d\'équiper son armée de l\'air. La filiale d\'EADS est entrée en négociations exclusives avec New Delhi... deux ans après avoir vu un premier contrat similaire annulé par le gouvernement indien. Une vente qui pourrait dépasser le milliard de dollars si elle était conclue à l\'issue de négociations exclusives.Eurocopter en piste sur trois programmesL\'Inde est le paradis des hélicoptéristes. Actuellement, il existe plusieurs campagnes commerciales représentant environ 10 milliards d\'euros, dont deux ont été gagnées en décembre par Boeing (15 Chinook Ch-47F et 22 AH-64D Block-III Apache) pour un montant de deux milliards d\'euros environ. De son côté, Eurocopter vise trois programmes de renouvellement de la flotte indienne. La filiale d\'EADS, qui a répondu en 2008 à un appel d\'offre international, attend désespérement depuis 2010... l\'ouverture des enveloppes commerciales par New Delhi pour savoir si elle est à nouveau sélectionnée par l\'armée de l\'air indienne afin de renouveler la flotte d\'hélicoptères Cheetah et Chetak. En jeu, 197 Fennec, la version militaire de l\'Écureuil. Un contrat de 400 millions d\'euros pouvant monter jusqu\'à 1,5 milliard avec l\'achat au total de 600 appareils. Elle vise également le renouvellement des hélicoptères de la Marine et des Coast Guard. Eurocopter propose respectivement 16 NH-90 et 56 AS565 MB Panther, qui sera d\'ailleurs en démonstration en Bangalore.DCNS plonge pour un nouvel appel d\'offres pour 6 sous-marins Enfin, DCNS va participer au nouveau appel d\'offres de New Delhi, qui souhaite contruire six nouveaux sous-marins, dont quatre seront fabriqués surplace, dans le cadre du programme Project-75i. New Delhi a lancé un appel d\'offres début décembre. Ces sous-marins, équipés d\'un système AIP pour des plongées plus longues, seront équipés de missiles de croisière. Enfin, le contractant devra associer des groupes locaux pour la fabrication de ces sous-marins à l\'image de ce qu\'avait déjà fait DCNS, qui a déjà vendu six sous-marins Scorpène à New Delhi en 2005 en coopérant avec le chantier naval Mazagon Dock, situé dans le port de Bombay.