Pierre Lellouche était venu à Tokyo défendre l'agroalimentaire français et saluer la percée d'Airbus au Japon. Le secrétaire d'État au Commerce extérieur en a profité pour asséner un sévère avertissement au ministère de l'Agriculture nippon qui bloque depuis des années, pour des motifs jugés fallacieux, des importations alimentaires européennes. Si le Japon ne consent pas à ouvrir ses marchés, l'accord de partenariat économique que l'archipel souhaite avec l'Europe ne se fera « jamais » a menacé Pierre Lellouche. Un accord pourtant défendu par les ministères de l'Industrie et des Affaires Étrangères japonais, et soutenu par le patronat nippon. Mais les ministères de la Santé et de l'Agriculture, qui n'y trouvent pas leur intérêt, freinent des quatre fers. Or l'absence de solidarité gouvernementale et d'autorité de la fonction de Premier ministre empêche de régler la question. Ce qui fait le jeu des concurrents coréens, qui ont déjà signé deux accords de libre-échange avec les États-Unis et l'Europe.Régis Arnaud, à Tokyo