L'Espagne pourrait quitter le club des Pigs

« Je ne crois pas que le gouvernement espagnol ait besoin d'une aide financière. » Dominique Strauss-Kahn ne veut pas mettre l'Espagne dans le « même sac » que la Grèce... et que le Portugal, où « la situation n'est pas aussi aisée qu'en Espagne ». Le directeur du Fonds monétaire international (FMI) a d'ailleurs reconnu, dans une interview au quotidien hispanique « El País », que « les politiques engagées par Madrid [...] sont correctes ».Rares sont désormais les voix (officielles) pour dire qu'après un sauvetage du Portugal viendrait le tour de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, et membre quasi inamovible du club des Pigs (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne). En effet, la dette publique, qui représente 62 % du PIB, reste inférieure à la moyenne de l'Union européenne. En outre, depuis un an, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a multiplié les réformes, du marché du travail à celle des retraites, en passant par la hausse de la TVA. Et comme il ne briguera pas de troisième mandat en 2012, il a désormais les mains libres pour continuer sur sa lancée réformatrice. De son côté, le ministre du Travail a averti que les salaires devront rester modérés « pendant des lustres ».Dans ce contexte, la pression des marchés financiers sur la dette souveraine a fini par retomber, même si des doutes subsistent : l'équation du chômage semble quasiment insoluble, avec un taux de 20,33 % et un important contingent de demandeurs d'emploi issus de la construction, secteur sans perspective de croissance immédiate. La hausse du PIB devrait être inférieure à 1 % en 2011. Par ailleurs, si les prévisions de déficit public ont été respectées en 2010 (9,2 % du PIB), les marchés doutent de la capacité des régions à rééquilibrer leurs comptes. La Catalogne a d'ailleurs supprimé l'impôt sur les successions, malgré un déficit plus élevé que prévu. Enfin, si la recapitalisation des caisses d'épargne (« cajas rurales ») est en marche, certains imprévus apparaissent, comme la récente annulation de la fusion de deux caisses.Gaëlle Lucas, à Madrid
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