Exception culturelle : la France pose un ultimatum

C\'est un avertissement en forme d\'ultimatum. \"Notre position est claire. Si l\'audiovisuel n\'est pas exclu, il n\'y aura pas de mandat pour commencer les négociations\" en vue d\'un accord de libre-échange entre l\'Union européenne et les Etats-Unis. C\'est en tout cas ce qu\'aurait déclaré un représentant français, d\'après le Financial Times daté de ce jeudi.Une nouvelle mise en garde qui tombe au moment où le Premier ministre britannique David Cameron devait s\'entretenir avec le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ce jeudi au 10, Downing Street. A l\'ordre du jour: le lancement officiel des négociations pour le projet transatlantique. En effet, David Cameron souhaite en faire une priorité du sommet du G8 qu\'il présidera les 17 et 18 juin prochains. Un objectif toutefois conditionné par la position française, selon laquelle l\'exception culturelle doit impérativement être exclue des discussions, mais surtout du mandat sur lequel les 27 doivent s\'accorder à Strasbourg le 14 juin prochain.L\'exception culturelle ou le mandat ? Un refrain que la France entonne depuis plusieurs semaines déjà. Et auquel le Commissaire européen au Commerce Karel de Gucht répond toujours par le même couplet \"l\'Union européenne exclura l\'audiovisuel des négociations, mais pas du mandat\". Tandis que la France campe toujours sur son exception. A cet égard, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq a encore rappelé dans une lettre à ses homologues européens le 24 mai dernier l\'importance de faire de l\'audiovisuel une ligne rouge, \"dans l\'intérêt de l\'Union européenne\". Certes, son message a été entendu par certains Etats membres. Le Parlement européen avait d\'ailleurs envoyé un signal positif pour la France le 23 mai dernier. Les eurodéputés avaient en effet voté une résolution excluant les services culturels et audiovisuels, y compris en ligne, du mandat de négociations. Pourtant, le bras de fer continue et finit même par ressembler à un dialogue de sourds, tant la ritournelle se répète inlassablement. Cependant, l\'échéance approche et il faudra bien trancher. Sachant que Londres et Bruxelles pressent le pas pour respecter le calendrier des négociations qui -dans l\'idéal- seraient bouclées d\'ici deux ans.Reste à savoir si la France aura suffisamment de poids pour faire plier Bruxelles ? José Manuel Barroso a encore répété le mois dernier qu\'il ne fallait pas entamer des négociations avec \"une ligne rouge\". L\'argument étant que les Etats-Unis ont insisté pour que tout soit mis sur la table et qu\'il n\'y ait pas de ligne rouge préalable aux pourparlers. Pour l’heure, une délégation conduite notamment par l\'actrice Bérénice Bejo, prix d\'interprétation féminine au dernier festival de Cannes, et le réalisateur roumain Cristian Mungiu, Palme d\'or en 2007, sera reçue le 11 juin par José Manuel Barroso. Une ultime tentative afin de faire changer d’avis le président de la Commission européenne sur l\'exception culturelle européenne? Pour aller plus loin: L\'exception culturelle, un problème pour un accord euro-américain de libre-échange ? 
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