Volkswagen pointe ses faiblesses dans les pays émergents

Faut-il avoir peur de Volkswagen? Histoire de ne apparaître trop puissant et dangereux pour les autres, le groupe allemand se livre à une leçon - inattendue - de modestie. Dans un entretien au journal Handelsblatt publié ce lundi, le directeur du personnel de Volkswagen, Horst Neumann, affirme: \"nous ne devons pas croire que nous avons réussi, que Volkswagen est désormais riche et invincible. Nous devons au contraire avoir un regard clair sur les forces et les risques\" auxquels le consortium est susceptible d\'être confronté. Volkswagen craint-il la levée de boucliers dont avait pâti le japonais Toyota en 2010, lorsque hommes politiques et médias américains s\'étaient brutalement déchaînés contre ses voitures suite à des accidents? Ou est-ce un message adressé au personnel de Volkswagen, pour qu\'il ne croit pas que tout va bien et se montre \"gourmand\"?Echec avec SuzukiSelon Horst Neumann, Volkswagen pâtit de certaines faiblesses. \"Comparé à des concurrents sérieux comme Toyota et Hyundai, nous n\'occupons pas encore certains segments, comme celui des véhicules compacts dans les pays émergents. Sur les marchés de l\'Asie du sud-est, nous pouvons encore faire beaucoup\", a-t-il expliqué au quotidien économique. Quel que soit le motif tactique de ces assertions, il n\'en reste pas mois que ces faiblesses sont avérées. Volkswagen manque effectivement de vrais modèles à bas coûts pour pays émergents. Et c\'est effectivement là sa principale lacune. C\'était pour la combler que le groupe germanique s\'était associé... avec le japonais Suzuki, spécialiste des petits modèles, dont il avait pris 19,9% du capital. Seulement, voilà: depuis les accords noués fin 2009, les relations se sont bien refroidies. Suzuki ne veut plus en effet entendre parler de cette alliance et proclame qu\'il compte  dénouer ses liens avec le consortium germanique qu\'il accuse d\'impérialisme. Un arbitrage judiciaire est d\'ailleurs en cours.Il manque une Logan ou une SanderoOr, les produits de Skoda,  la filiale tchèque de Volkswagen, sont aujourd\'hui trop chers pour servir d\'entrée de gamme en Inde, où règnent les petits véhicules pas chers, commes ceux de Maruti, filiale contrôlée par Suzuki et qui détient plus de 40% du marché local. Toyota aligne une compacte à prix modéré, l\'Etios, et Honda la Citi. Il manque clairement aujourd\'hui, au sein du groupe de Wolfsburg, une Logan ou une Sandero..., des véhicules simples, de taille compacte, mais à bas coûts de conception et de production, qui n\'en génèrent pas moins des marges dépassant les 6,5% pour le constructeur, en l\'occurrence Renault. Les petits véhicules proposés traditionnellement par Volkswagen en Amérique du sud (Fox, Gol) sont trop petits et reposent sur des plates-formes anciennes. Seule leur conception surannée et amortie depuis longtemps permet d\'afficher des prix relativement compétitifs, même si les prix sont assez élevés au Brésil en raison des taxes.Profits insolentsCette faiblesse stratégique en Asie (hors Chine) n\'empêche pas, toutefois, Volkswagen, d\'afficher des profits insolents. Sur les six premiers mois de l\'année, le groupe Volkswagen, qui comprend désormais onze marques avec l\'intégration début août de Porsche, a dégagé un résultat net de 8,8 milliards d\'euros, en hausse de 36%. La marge opérationnelle atteint 6,8%. Volkswagen est bénéficiaire dans toutes ses marques, sauf l\'espagnol Seat. Selon Horst Neumann, 70.000 emplois ont été créés depuis 2009 au sein du groupe qui compte désormais 520.000 employés. Le directeur du personnel affirme toutefois que Volkswagen connaîtra désormais une phase de consolidation, qui annonce une \"légère croissance\" des effectifs. 
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