La concurrence, ça réveille

Par latribune.fr  |   |  332  mots
C'est à n'y plus rien comprendre. Les trois opérateurs mobiles, qui se partagent 94,5 % du marché français, nous assurent que la France est l'un des pays les plus compétitifs en Europe, avec des prix parmi les plus bas. Le régulateur des télécoms estime, lui, que la concurrence gagnerait avec un quatrième opérateur, cette fameuse quatrième licence que Free semble bien parti pour emporter. Dans ce débat, le fait que les opérateurs mobiles alternatifs, ceux qu'on appelle les opérateurs de réseau virtuel (MVNO), n'aient pas réussi à percer était diversement interprété. Ces sociétés qui louent des capacités aux trois propriétaires de réseaux sont plus d'une dizaine, mais se disputent une part du gâteau qu'elles ne sont pas parvenues à élargir au-delà de 5,5 % du marché. La raison ? C'est selon. Les « anti-quatrième licence » y voient la preuve que la concurrence est féroce, les prix bas et donc qu'il n'y a guère de place pour de nouveaux entrants. Pour les « pro », c'est une preuve supplémentaire qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom verrouillent le marché. Mais les frontières bougent. Une nouvelle génération d'opérateurs mobiles alternatifs voit le jour. Des MVNO à prix cassés, avec des formules commerciales originales. Y aurait-il subitement de l'argent à gagner ? Ni les « pro » quatrième licence, ni les « anti » n'expliquent cette étonnante animation. Étrange. C'est un peu comme si la perspective de l'arrivée d'un nouvel opérateur de plein exercice desserrait sans attendre les contraintes du marché. On ne peut que s'en réjouir. Il s'agit d'entrepreneurs qui lancent des projets, créent des emplois et élargissent l'offre aux consommateurs. Seul l'éventuel attributaire de la quatrième licence pourrait s'en inquiéter. Orange, SFR et Bouygues seraient-ils en train de faciliter l'émergence d'offres « low-cost » pour couper l'herbe sous le pied d'un Free ? Pas impossible. Mais, c'est le jeu de la concurrence. jbjacquin@latribune.fr Jean-Baptiste Jacqu