Fin d'année en fanfare pour les cleantechs

Au dernier trimestre, la France affiche 39 levées de fonds et fusions-acquisitions pour un montant total de 1,2 milliard d'euros, un record. Suez Environnement décroche la première place avec la prise de contrôle d'Agbar, numéro un espagnol de l'assainissement et de la distribution de l'eau. Dans des secteurs plus traditionnels, l'équipementier automobile Faurecia rachète l'américain Emcon Technologies, spécialiste des technologies de contrôle des émissions de CO2 et Soitec, jusque-là spécialiste des matériaux innovants pour l'industrie microélectronique, met la main sur la société allemande Concentrix Solar, un producteur de cellules photovoltaïques à concentration.Plus globalement, en France en 2009, les levées de fonds ont explosé dans le solaire, pour des montants certes souvent modestes. Les transactions ont été moins nombreuses dans l'éolien mais avec des sommes beaucoup plus importantes, comme pour le rachat par la filiale européenne du canadien Boralex à Theolia de trois parcs français, pour un montant d'environ 73 millions d'euros.Dans les transports, outre Faurecia, le spécialiste des batteries lithium-ion pour véhicules électriques, Saft a levé 120 millions d'euros pour construire des sites industriels aux États-Unis.Sur le marché du recyclage, qui a beaucoup souffert avec l'effondrement des cours des matières premières, la consolidation est en cours : fin 2009, le groupe minier Eramet a acquis Valdi, Praxy Finances a repris Bourbié? Ce dernier trimestre a été tout aussi dynamique à l'international, avec 40 transactions majeures pour un total de 6,4 milliards d'euros (9,2 milliards de dollars). Fait marquant, trois chinois figurent aux quatre premières places, dont deux opérations pilotées par le richissime fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC). Ce dernier, qui dispose de 100 milliards de dollars, affiche sa volonté de racheter des entreprises occidentales du secteur des énergies renouvelables. Il s'est ainsi offert 15 % de l'une des premières compagnies d'énergie américaines, AES Corp. et certains s'inquiètent de voir apparaître au Texas un immense parc éolien financé par la Chine? À la faveur d'une montée en puissance de la Bourse de Hong Kong et des ambitions pharaoniques de l'éolien en Chine, le premier développeur chinois de parcs éoliens, China Longyuan Power Group, a levé 2,3 milliards de dollars en Bourse.ConcentrationLes Américains, en revanche, brillent par leur absence, à l'exception de United Technologies Corporation (UTC) avec le rachat de 49,5 % du fabricant anglo-américain d'éoliennes Clipper Windpower.La suite de notre classement, qui concerne presque uniquement les secteurs de l'éolien et du solaire, montre des mouvements majeurs de concentration, fruits des difficultés de financement provoquées par la crise financière : de grands groupes éoliens se sont fait racheter, comme l'irlandais SWS et Clipper, deux industriels du solaire ont fusionné en Suisse? D'autres transactions moins importantes n'en sont pas moins symptomatiques. Sur le marché du carbone, et malgré l'échec du sommet de Copenhague, la banque JP Morgan a racheté EcoSecurities, l'un des leaders mondiaux des crédits carbone, à l'issue d'une bataille de prétendants à laquelle a participé EDF.La fin de l'année a également vu décoller les entrées en Bourse aux États-Unis, mouvement initié dès septembre par le fabricant de batteries A123. STR Holdings, le roi des plastiques qui « soudent » les panneaux solaires, a ainsi récupéré 123 millions de dollars à Wall Street. Et les analystes s'attendent en 2010 à plusieurs introductions de stars américaines du green business, comme Solyndra (tubes solaires) ou le fabricant de voitures électriques Tesla. n Retrouvez l'intégralité du baromètre sur www.latribune.fr/green-business
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.