« L'économie allemande est à nouveau sur ses deux jambes »

Par latribune.fr  |   |  398  mots
STRONG>Klaus Wübbenhorst, président du groupe de recherche sur la consommation GfK2011 s'annonce-t-il bon pour la consommation des ménages en Allemagne ?Nous n'attendons pas une ruée dans les magasins, mais la consommation sera forte. Elle s'est du reste montrée robuste durant la crise et a déjà progressé de 0,5 % l'an dernier et compte tenu du moral des ménages qui est à un plus-haut de trois ans, nous estimons que cette croissance peut tripler en 2011 pour atteindre 1,5 %. Ce chiffre est très élevé, comparé au + 0,3 % en moyenne ces dix dernières années. Il faut remonter à 2001 pour trouver une croissance supérieure, à 1,9 %.Cette reprise va-t-elle durer ?Oui, car les conditions en sont posées. Le chômage est faible et l'Allemagne a été le seul pays d'Europe à réduire son chômage depuis 2007. Les exportations restent dynamiques, les perspectives de croissance solides et les ménages tablent sur des revenus en progression. Quels sont néanmoins les risques qui pèsent sur ce scénario ? Si les troubles dans le monde arabe s'étendent jusqu'aux monarchies du Golfe, la consommation en sera sans doute très négativement affectée. En revanche, je ne crois pas que l'Allemagne soit menacée par une spirale inflationniste, même si évidemment il convient de prendre garde au phénomène « d'inflation ressentie » lorsque la hausse des prix touche les produits alimentaires ou l'essence. Les chiffres des ventes de détail en décembre ont été décevants. Est-ce inquiétant ? Non, il n'y a pas de raisons objectives à cette baisse. Ces chiffres sont souvent révisées à la hausse et les rigueurs de l'hiver ont peut-être découragé certains acheteurs de se rendre dans les magasins. Les ventes sur Internet ont continué à se développer et, compte tenu des durées de livraison, certains achats vont se reporter sur janvier. L'Allemagne est-elle entrée dans un « cercle vertueux » où la croissance soutient la consommation qui, à son tour, renforce la croissance ? C'est une possibilité. La croissance peut en effet appa-raître comme un cas d'école où les exportations permettent de développer l'investissement puis la consommation. On peut penser désormais que l'économie marche à nouveau sur ses deux pieds : les demandes intérieure et extérieure. On est toujours plus stable sur deux pieds que sur un seul. Propos recueillis par Romaric Godin, à Francfort.