Le plan du G20 français pour la convertibilité du yuan

Par latribune.fr  |   |  536  mots
La monnaie chinoise, le yuan, va-t-elle bientôt intégrer le panier de devises qui sert à établir la valeur des Droits de tirage spéciaux (DTS) ? La question peut paraître prématurée et technique. Elle revêt en réalité une dimension géopolitique car une telle intégration serait un signe de reconnaissance de la montée en puissance de l'économie chinoise et confirmerait l'avènement du yuan sur la scène monétaire internationale. Le Fonds monétaire international (FMI) doit publier mercredi ou jeudi un rapport sur l'élargissement du panier de devises du DTS et l'hypothèse de l'entrée du yuan. Selon la philosophie du rapport, quelques gestes de Pékin pourraient être suffisants pour préserver l'attrait du DTS aux yeux des gestionnaires de réserves de change, particulièrement s'ils s'inscrivent dans un engagement public et crédible de la Chine pour internationaliser l'usage du yuan et libéraliser les flux de capitaux. De son côté Paris espère réaliser le vieux rêve de mettre fin à la suprématie du dollar et, par la même, d'en finir avec la sous appréciation de la monaie chinoise.Crée en 1969, le DTS offre aux Banques centrales un actif complémentaire pour leurs réserves. Son panier intègre le dollar et l'euro. La présidence française du G20, dont l'un des objectifs est la réforme du système monétaire international (SMI), est l'occasion de renforcer le rôle du DTS dans un univers qui devient multipolaire. « L'idée fait son chemin », estime un expert français. « Il s'agit de parvenir à un paquet global sur la question du système monétaire début novembre lors du sommet du G20 à Cannes, avec en contrepartie des signes d'ouverture de la Chine en matière de convertibilité et l'espoir d'un accord sur la planification de l'entrée du yuan dans le panier du DTS », poursuit-il. Seul problème, toutes les monnaies retenues dans le panier doivent être librement convertibles, pour le FMI, ce que n'est pas le yuan. Mais à Washington on estime que les récentes réformes qui autorisent les non résidents, y compris les banques centrales, à détenir des dépôts libellés en renminbi (autre nom du yuan) et le développement des dérivés sur renminbi à Hong Kong pourraient contribuer à résoudre quelques difficultés techniques de la couverture du risque renminbi. On considère aussi que ces points pourraient être renforcés par des accords de convertibilité supplémentaires passés par la Banque populaire de Chine et d'autres détenteurs de DTS. Or, Pékin a commencé à faire une petite partie du chemin en passant des accords commerciaux avec des pays de l'Asie du sud-est ou d'Amérique latine, ou encore en acceptant que la Banque mondiale émette des obligations en yuan. « Mais on attend une initiative plus multilatérale », affirme un spécialiste. Côté chinois, il y a une cohérence. « La Chine veut faire de Shanghai l'une des toutes premières places financières internationales d'ici 2020 », soulignait lundi un expert lors d'un colloque organisé par le centre de recherche « Asia centre ».