Le vieillissement menace les comptes publics

Par latribune.fr  |   |  460  mots
Le phénomène est irréversible : la population de la planète vieillit, et, ce, à un rythme qui s'accélère, qui plus est. Ainsi, le pourcentage de population de plus de 65 ans devrait doubler d'ici 2050, passant de 7,6 % aujourd'hui à 16,2 % à cet horizon. Un mouvement inquiétant en soit, si l'on prend en compte les effets qu'il induit, notamment sur les finances publiques des États. De fait, de plus en plus de personnes âgées, requérant pension et soins de santé, seront à la charge de ceux en âge de travailler. Autrement dit, grâce aux systèmes publics de caisses de retraite et de santé, à la charge des gouvernements et des contribuables. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est que la crise économique, en exigeant des plans de relance dispendieux pour la combattre, a suspendu les efforts lancés auparavant par les États dans le but de maîtriser les dépenses liées au vieillissement de la population, estime l'agence Standard & Poor's (S&P) dans une étude publiée ce vendredi. Déséquilibres budgétairesLe résultat ? De précieuses années perdues ! Pas question d'en rester là, cependant, insiste S&P, la crise à peine dissipée, il est temps de renouer avec les efforts de maîtrise de ces dépenses. Sous peine, en cas contraire, de voir la note souveraine des États (concernant leur dette) souffrir de ces déséquilibres dans les budgets. Il existe à l'heure actuelle - toujours selon S&P, une fenêtre d'opportunité pour remédier au problème, qu'il faut absolument utiliser. Après 2020, l'accroissement des dépenses aura pris un tel rythme qu'il sera impossible de le maîtriser. Et déjà, aujourd'hui, entreprendre de concert assainissement des budgets et réformes des pensions et de l'assurance maladie pourrait se révéler un défi difficile à relever pour certains États. La stratégie induit forcément des politiques de coupes claires et d'efforts difficilement acceptables par les populations, ou plutôt, par les électeurs, mettant les élus dans une situation délicate. Tous les pays ne seront pas logés à la même enseigne, cependant. Ainsi, l'Europe notamment, dont les pays sont souvent dotés de systèmes de pension et d'assurance maladie généreux, pourrait subir une détérioration de ses finances publiques très significative sur la période 2010-2050, prédit l'agence de notation S&P. En revanche, si les pays émergents sont eux aussi désormais sensibles au phénomène du vieillissement de la population, leurs systèmes de protection, souvent plus embryonnaires, affectent moins les comptes publics. Toutefois, la Russie, par exemple (voir tableau), du fait d'une forte émigration, verra ses dépenses doubler.