Les fonds d'investissement de Natixis suscitent les convoitises

Lentement mais sûrement, Natixis va sortir du métier de capital-investissement. La banque française souhaite passer d'une gestion pour compte propre à une gestion pour compte de tiers. Après plusieurs mois d'études stratégiques menées par Oddo, Natixis va lancer dans les prochaines semaines son processus de désengagement. Selon plusieurs sources proches de la banque, et contrairement à ce qui était attendu, Natixis Private Equity ne sera en réalité pas vendu. Natixis n'est pas prête à céder ses participations avec des décotes trop importantes, de l'ordre de 30 % à 40 %. Elle veut avant tout ne plus employer de fonds propres supplémentaires. Ses sociétés de gestion seront donc chargées de trouver des capitaux extérieurs pour lever de nouveaux fonds. Mais au-delà, Natixis cherche de nouveaux investisseurs pour se substituer à elle dans ses engagements futurs. Sur les 4 milliards d'euros d'encours de Natixis Private Equity, 1,9 milliard d'euros provient des fonds propres de la banque, dont environ 40 % n'ont pas encore été versés. Concrètement, les investisseurs intéressés pourront injecter de l'argent dans sept fonds (exclusivement sur fonds propres du groupe), sur les vingt existants, répartis en trois lots. sortie d'ici à trois ou quatre ansLe premier comprendra le fonds brésilien, l'indien et les deux chinois ; le deuxième, le fonds français Initiative & Finance ; le troisième regroupera Ixen et NI Partners, en cours de fusion. En revanche, les fonds Seventure et Naxicap, largement abondés par les fonds propres des Banques Populaires, ne seront pas concernés par ce désengagement. Les deux fonds dédiés aux Pays-Bas et à la Suède sont également hors du périmètre. Ils n'ont pas encore été investis et Natixis pourrait revenir sur ses engagements. La banque se retrouvera ainsi diluée dans ses fonds et devrait, d'ici à trois ou quatre ans, être totalement sortie de ce métier. Symbole de ce processus de désengagement, la gestion du fonds "Mode et finance" a été transférée de Natixis PE à CDC Entreprises fin décembre.D'après nos informations, cinq candidats s'intéressent de près au dossier : ACG (Altium Capital Gestion), Alpinvest, Axa Private Equity, Coller Capital et l'IDI. Mais tous ne sont pas intéressés par les mêmes actifs. Ainsi, l'IDI lorgne certaines activités mais rejette l'idée d'un rachat de tous les lots mis en vente. D'autant qu'il s'emploie déjà à finaliser un chantier de taille avec l'acquisition d'AGF Private Equity, qui doit être conclue début mars. De son côté, ACG a défini deux stratégies d'investissement possibles. La première, très ciblée, consisterait à acquérir seulement la partie « fonds de fonds », baptisée Dahlia Partners, dont les actifs sont de 500 millions d'euros. Un métier que le candidat connaît bien, puisqu'il gère 850 millions d'euros dans cette activité. Seul hic, Dahlia ne figure pas, a priori, dans le périmètre de cession. Autre voie envisagée par ACG : une association avec un partenaire, spécialiste du marché secondaire, afin de racheter l'un des lots de Natixis PE. Un profil de co-investisseur auquel correspond en tout point l'anglo-saxon Coller Capital, à la tête d'un véhicule d'investissement de 4,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) dédié à ce type d'opérations. Déjà acquéreur d'une part du portefeuille de capital-risque de 3i en septembre dernier, Coller Capital dispose toutefois d'une force de frappe suffisante pour faire cavalier seul et racheter l'ensemble des engagements non appelés de Natixis PE.
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