Après avoir introduit en fanfare sa filiale brésilienne à la Bourse de São Paulo en octobre dernier, la banque Santander réfléchit à la mise sur le marché de ses actifs britanniques, à Londres cette fois. Selon des sources citées par l'agence Reuters, des investisseurs institutionnels ont été sondés la semaine dernière sur l'introduction d'Abbey, Alliance & Leicester et la branche épargne de Bradford & Bingley. Ces actifs britanniques seraient valorisés autour de 17 milliards d'euros et un désengagement partiel permettrait au géant espagnol de compenser une partie des pertes subies sur son marché national, frappé par l'envolée du chômage et une crise immobilière d'une rare violence, commentent les analystes. En 2009, les actifs britanniques ont contribué à hauteur de 16 % aux résultats de Santander, mais, grâce à ces cessions, la banque dégagerait aussi des fonds pour muscler sa présence sur le marché de la banque de détail au Royaume-Uni. Son président, Emilio Botin, serait notamment intéressé par le réseau de plus de 300 agences que Royal Bank of Scotland est contraint de céder.Manque de visibilitéReste que la conjoncture est peu propice aux banques, très malmenées en Bourse ces dernières semaines en raison des inquiétudes grandissantes que suscitent les dettes souveraines, la conjoncture économique et les incertitudes concernant les futures régulations bancaires européenne et mondiale. Le fait est que faute de visibilité dans tous ces domaines, les banques s'emploient actuellement à renforcer leurs capitaux propres.L'an dernier, Santander avait levé quelque 5 milliards d'euros lors de la mise sur le marché de 16,2% du capital de Santander Brasil. Après l'éventuelle cotation de ses actifs britanniques, la presse anglo-saxonne évoque la possible cotation l'an prochain ou en 2012 de sa filiale américaine, Sovereign Bancorp. D'ici là, l'horizon devrait s'être éclairci, au moins en matière de régulation bancaire. (Avec agences)