Les fonctionnaires  européens sont la cible des plans d'austérité

Après plus d'une décennie portée par des comptes courants à peu près équilibrés, plusieurs membres de la zone euro doivent avaler la potion amère de l'austérité et de la rigueur, termes que redoutent les dirigeants politiques. La crise économique mondiale se traduit par la montée en flèche du chômage, une activité économique poussive, et un creusement des déficits publics, lié en particulier aux plans de relance, qui met en faillite virtuelle nombre d'États. Dans ces cas-là, reviens la vieille question politique : que faire ? La réponse, suggérée par les marchés financiers, par les autorités européennes de Bruxelles ? qui ont donné jusqu'à 2013 aux États pour respecter le Pacte de stabilité européen, limitant à 3 % du PIB le déficit budgétaire ?, ou bien encore par les promesses contenues dans les programmes électoraux, est : réduire les dépenses publiques, en particulier le nombre des fonctionnaires. Que ce soit au Portugal, en Italie, en Irlande, en Grèce et en Espagne ou même en Allemagne et en France, le remplacement partiel des départs à la retraite ainsi que le gel des salaires sont le menu commun des budgets des États. Sans parler de mesures plus structurelles, comme le recul de l'âge du départ à la retraite.Ces mesures, dans le contexte de crise actuelle, rencontrent parfois, mais pas en France (voir page 3), l'assentiment de l'opinion publique. Selon les sondages, les personnes interrogées soutiennent ces plans jugés nécessaires pour préparer le retour à des jours meilleurs. En Grèce, selon un sondage publié par le journal grec « To Vima », 64 % des personnes interrogées considèrent que ces mesures sont « nécessaires », et 57 % jugent même qu'elles ne seront pas suffisantes pour venir à bout de la crise. En revanche, en Espagne, le gouvernement est en chute libre, passé de quelque 44 % d'opinions favorables, en mars 2008, à 37,5 % la semaine dernière. Dans le même temps, les grèves se multiplient. Vendredi, 50.000 fonctionnaires ont défilé à Lisbonne pour protester contre le gel des salaires. Ce mercredi, ce sera au tour de leurs homologues grecs. En Espagne, les syndicats ont averti qu'ils se battraient contre les projets gouvernementaux. En Allemagne, depuis jeudi dernier, les employés des services publics communaux ont lancé une « grève d'avertissement » très suivie dans plusieurs Länder. À Cologne, à Stuttgart ou à Francfort, les métros, les tramways ou les bus, gérés par les communes, sont restés dans les hangars. En Grande-Bretagne, les syndicats menacent de se mettre en grève en mars prochain pour protester contre la baisse des indemnités de licenciement. La France fait, là aussi, exception : en l'absence de mesures drastiques à l'encontre des fonctionnaires, les syndicats mobilisent peu (voir page 4).Pour autant, ces mouvements sont-ils de nature à suspendre l'application des plans ? Pour la Grèce, « il y a un risque élevé d'extension des grèves si les réformes sont poursuivies », confie à Bloomberg Kevin Featherstone, directeur de l'observatoire hellénique à la London School of Economics, ajoutant que « le gouvernement doit s'y préparer ». Un avertissement qui peut se généraliser à chaque pays de l'Union européenne.
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