Les libéraux allemands veulent persévérer. Dimanche soir, à l'issue d'une réunion de crise, les principaux dirigeants du FDP, le partenaire de coalition d'Angela Merkel, ont assuré « vouloir accélérer le tempo des réformes ». C'est donc une véritable fuite en avant qu'ont décidée les libéraux qui font face, cent jours après leur arrivée au pouvoir, à une dégradation rapide de leur popularité. Un sondage récent évalue à 8 % les intentions de vote libérales au niveau fédéral, bien loin du score historique des 14,6 % glanés en septembre. Dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus peuplé du pays, où l'on renouvellera en mai le parlement régional, le FDP n'est crédité que de 6 % des suffrages, bien loin de son objectif de 10 %.affaiblissementComment expliquer cet affaiblissement ? Jens Borchert, politologue à l'université de Francfort, estime que les libéraux « ont promis des réponses rapides et claires qu'ils n'ont pas été en mesure de mettre en oeuvre ». « Les attentes exagérées de leur électorat ont été déçues », résume-t-il. La baisse de l'impôt sur le revenu reste la pierre d'achoppement. Certes, Angela Merkel a confirmé son intention de réformer cet impôt pour réduire la pression fiscale de 24 milliards d'euros par an, mais elle réserve sa décision quant à savoir si la réforme sera lancée en 2011. Le FDP a décidé de mettre la pression sur son partenaire et va proposer un projet tout prêt fin avril. Une annonce qui a déclenché une nouvelle polémique au sein de la coalition où l'ambiance est déjà délétère. Beaucoup de membres de la CDU et de la CSU préféreraient, en effet, donner la priorité à la consolidation budgétaire. Selon Jens Borchert, cette démonstration de force ne sera pas durable. « À moyen terme, le FDP risque de se retrouver isol頻, résume-t-il. Du coup, son affaiblissement pourrait profiter aux Verts, crédités de 15 % des voix. « Les Verts peuvent très bien gouverner avec le SPD ou la CDU », remarque l'analyste. Les propos récents du ministre CDU de l'Environnement, Nobert Röttgers, concernant sa volonté de sortir du nucléaire, montre, en tout cas, une volonté des conservateurs de se rapprocher des écologistes.Romaric Godin, à FrancfortAngela Merkel a confirmé son intention de réformer cet impôt pour réduire la pression fiscale de 24 milliards d'euros par an, mais elle réserve sa décision quant à savoir si la réforme sera lancée en 2011.

latribune.fr

09 Févr 2010, 9:53

Partager :