Jeux d'argent en ligne : les paris sont ouverts

Big-bang dans les paris sportifs en ligne. Depuis ce matin, les internautes français peuvent parier de l'argent - désormais en toute légalité - sur des matchs de foot, de tennis et sur des courses de chevaux ailleurs qu'au PMU. Le gouvernement, qui avait promis une ouverture à la concurrence avant le début de la Coupe du monde de football d'un marché jusque-là sous les monopoles de la Française des Jeux et du PMU, a tenu de justesse sa promesse. Les Français, qui misent de l'argent depuis longtemps illégalement, sont dans les starting-blocks. Cinq millions d'entre eux seraient prêts à parier en ligne sur la Coupe du monde de football, selon un sondage réalisé par le nouveau site média, l'Officiel des paris en ligne (OPL). Le marché des paris sportifs, qui pèse 2 milliards d'euros de mises par an, devrait doubler d'ici à 2013. Pour le gouvernement, c'est l'espoir de récupérer une manne fiscale qui lui échappait jusque-là. Onze opérateurs ont obtenu les précieux sésames délivrés par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), parmi lesquels Betclic, la société de Stéphane Courbit, Eurosportbet (TF1), Sajoo (Groupe Amaury), Winamax (le site de poker de Patrick Bruel), en plus de la Française des Jeux et du PMU. Seules 17 demandes d'agréments sur 35 ont été accordées. « Il n'y a pas eu de refus définitif, les autres dossiers sont toujours en cours d'instruction », a précisé le président de l'Arjel, Jean-François Vilotte. D'autres licences seront accordées d'ici à la mi-juillet. Certains sites de paris sportifs partent de zéro, à l'image d'Eurosportbet et de Sajoo qui ont choisi d'attendre le coup d'envoi légal pour se lancer. D'autres avaient déjà pignon sur rue en toute illégalité, comme Betclic ou Bwin. Pour éviter l'injustice, la loi leur impose une « remise à zéro » des compteurs. Leurs clients doivent faire la démarche de se réinscrire sur le site en « fr », et clore leur précédent compte. Bien entendu, les sites se font fort de leur faciliter la tâche. Nouveau gendarme des jeux L'Arjel promet de faire très attention à la procédure. Pourtant, mardi, après l'octroi des agréments, il était possible de parier sur les versions illégales de Betclic, Bwin et Unibet (toujours en attente de licence), sur des matchs non autorisés comme la rencontre amicale de mercredi Chili-Nouvelle-Zélande. On peut aussi s'inscrire sur Winamax, alors que le poker reste interdit jusqu'à la publication du décret le 28 juin. Le nouveau gendarme des jeux va devoir démontrer sa capacité à lutter contre l'offre illégale. Jean-François Vilotte a promis « les premières mises en demeure ces prochains jours ». Des « cyberdouaniers » pourront infiltrer incognito les sites Internet. Et l'Arjel saisira le président du tribunal de grande instance de Paris dans une procédure rapide (ressemblant au référé) pour obliger les fournisseurs d'accès Internet (FAI) à bloquer l'accès aux sites pirates ou les moteurs à les « déréférencer ». Elle pourra faire bloquer les flux financiers entre opérateurs et joueurs. Lutter contre les sites ayant un ancrage en France sera plus facile que de décourager ceux situés dans des paradis fiscaux. Et l'expérience de la lutte contre les sites de musique illégaux montre que sur Internet, rien n'est simple.
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