Gros coup de pouce pour les voitures vertes en Chine

La Chine a décidé de subventionner son industrie de véhicules propres et annoncé la semaine dernière pour chaque voiture vendue une subvention de 60.000 yuans (7.357 euros) pour le constructeur et 3.000 yuans (368 euros) d'économie pour l'acheteur, en plus d'une aide financière supplémentaire des autorités locales. La National Development and Reform Commission, l'agence de planification, espère ainsi subventionner la vente de 4 millions de véhicules d'ici 2012. La F3 hybride de BYD ? le seul modèle chinois vraiment viable ? serait vendu moins de 100.000 yuans (12.260 euros) contre 160.000 yuans (19.620 euros) actuellement. Premier objectif de ces mesures attendues depuis longtemps, donner un gros coup de pouce à l'industrie locale encore émergente et en partie freinée par le coût élevé des véhicules. « A moins de 100.000 yuans il devient intéressant d'acheter un véhicule électrique », explique John Zeng, analyste auto chez IHS Global Insight. « Mais il reste encore beaucoup à faire dans les infrastructures pour convaincre le consommateur de sauter le pas. »Pour l'instant, le marché local reste très peu développé et rares sont les villes qui ont installé suffisamment de prises de recharge pour que le système soit praticable. Les seuls clients restent encore les taxis et les municipalités. Mais plusieurs villes, Shenzhen en tête, ont déjà annoncé l'installation d'un réseau d'ici deux ans.Avec ces mesures, le gouvernement espère participer à la création de champions locaux capables de rivaliser sérieusement avec leurs concurrents étrangers. « Les constructeurs chinois ont une dizaine d'années de retard sur le plan technique mais peuvent tout à fait rattraper leurs pairs d'ici 5 à 10 ans », selon Christian Paul, directeur chez Alix Partners, cabinet de conseil pour l'industrie automobile. « La Chine peut leur servir de terrain d'expérimentation avant de s'attaquer à d'autres marchés ». BYD a déjà fait savoir qu'il lancerait son premier véhicule 100 % électrique aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année. A moins de délocaliser leur production, les constructeurs étrangers, exclus des subventions, seront nettement défavorisés. Beaucoup d'entre eux ont déjà misé gros sur le marché des véhicules propres en Chine comme en témoigne la récente joint venture de Daimler et BYD pour développer ensemble un véhicule. Nissan et General Motors ont eux aussi annoncé l'intention d'y lancer des modèles électriques. D'après les analystes, la Chine, déjà le premier marché au monde pour les voitures traditionnelles, pourrait le devenir pour les véhicules propres d'ici 5 ans. Virgine Mangin, à Pék
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