Paniques boursières, chaos climatique, phobies alimentaires, menaces pandémiques... La dynamique de la peur se propage dans le monde. Est-ce de l'infantilisme ou un signe de sagesse pour éviter le pire?? L'entretien mené par Bertrand Richard avec Paul Virilio, philosophe et urbaniste, n'apporte aucune réponse simpliste. Et ne pousse guère à l'optimisme. Mais il trace des pistes de réflexion pour éviter la fuite en avant : administrer cette peur plutôt que de la traiter sur le fond. Dans un monde « limité, saturé, rétréci », les États sont tentés de faire « de l'orchestration de la peur une politique ». Car pour Paul Virilio, la bombe « n'est plus atomique, pas encore écologique, mais informatique ». Et crée une « communauté d'émotions » dans l'instantané qui remplace la « communauté d'intérêts » qui a fondé la démocratie. F. C. « L'Administration de la peur », avec Paul Virilio. Textuel (94 pages, 12 euros).