Les assureurs chinois accentuent la domination de leur marché national

Par latribune.fr  |   |  526  mots
Une croissance économique exponentielle, un parc automobile qui explose, de fortes incertitudes planant sur la Bourse et l'immobilier. Le consultant (Business monitor international (BMI) l'assure : les conditions sont réunies pour que se poursuive la forte progression du marché chinois de l'assurance, estimé à 124,3 milliards d'euros en 2009 - plus du double qu'en 2005 - et qui selon le cabinet constitue le « premier au monde en termes de taille absolue et le deuxième pour le potentiel de croissance ». Il bondira de 60 % à 197 milliards d'euros en 2014, prévient BMI. « Peu d'autres pays réunissent un taux d'épargne élevé avec un environnement dans lequel l'assurance-vie se distingue en tant que classe d'actif particulièrement attractive », les dépôts bancaires offrant des taux réels négatifs, notent ses experts. Ce potentiel n'a pas échappé à certains opérateurs de marché. Le Marshall Wace Global Emerging Growth Fund vient d'intégrer dans son portefeuille Ping An Insurance et China Pacific, respectivement deuxième et troisième assureurs du pays. Entre janvier et août, les primes se sont envolées de 33 % à 31 milliards d'euros dans le secteur de l'assurance dommage dominé à hauteur de 66 % par PICC, Pin Ang et China Pacific. Dans l'assurance-vie, les primes ont bondi de 33 % à 78 milliards d'euros, un dynamisme profitant d'abord à China Life et à Pin Ang, dont l'activité a respectivement augmenté de 12 % et 24 %. Du fil à retordreEn dépit de l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a stimulé leur retour dans l'ex-Empire du milieu, les assureurs étrangers y revoient leurs ambitions à la baisse. Selon une enquête du consultant PricewaterhouseCoopers (PwC) réalisée auprès de 31 groupes étrangers, « leur part devrait continuer à avoisiner 5 % du marché chinois de l'assurance en 2013, tandis que celle de l'assurances-dommages devrait se maintenir à environ 1 % ». En 2008, ces mêmes établissements comptaient capter une part de marché globale de 10 % à l'horizon 2011...« Les assureurs nationaux historiques et l'expansion géographique conquérante des plus petits assureurs ont donné du fil à retordre aux acteurs étrangers », remarque Jimmy Zou, associé de PwC, spécialiste du secteur financier. « Face à cette concurrence soutenue, certains acteurs étrangers envisagent de diluer leur participation », pour s'adosser à un plus grand partenaire chinois, constate le responsable. C'est ce qu'a fait le français Axa, en invitant la banque ICBC à prendre une participation de 60 % dans sa joint-venture avec Minmetals à la fin octobre. Le canadien Sun Life Financial est aussi passé à l'acte qui a récemment ramené sa participation dans son joint-venture avec le chinois Everbright de 50 % - le maximum autorisé pour s'implanter dans le pays - à 25 %. En théorie, le régulateur (CIRC) ne limite pas le nombre d'agences que peuvent ouvrir les co-entreprises dans lesquelles sont présents des assureurs étrangers. Mais dans les faits, ils peinent à en inaugurer plus de deux par an. En huit ans, Sun Life Everbright n'a pu ouvrir que douze agences contre 37 en six ans pour son rival local Anbang Insurance. Et le cabinet Towers Watson prévient que la compétition risque de s'intensifier davantage, de « nouveaux entrants » (Fubon, Jin Tai, Zhong Cheng...) venant de recevoir l'autorisation de la part de la CIRC d'exercer le métier d'assureur ou de renforcer leurs activités dans ce domaine.