Syndicats et patronat dessinent leur agenda 2011

Par latribune.fr  |   |  466  mots
La voie est libre au moins jusqu'à la présidentielle ! En 2008, syndicats et patronat avaient négocié sur la formation profesionnelle sous la surveillance très étroite du gouvernement. En 2009, crise oblige, leurs discussions s'étaient limitées à l'amélioration des mesures en faveur de l'emploi de l'exécutif, comme la prise en charge du chômage partiel. En 2010, leur agenda a été accaparé par la réforme des retraites. Cette fois, les partenaires sociaux entendent garder la main. Ils se réunissent ce lundi, au siège du Medef, pour finaliser le menu de leurs discussions pour les mois à venir à partir de la trame proposée mi-décembre par Laurence Parisot. Sans surprise, ils devraient retenir l'emploi des jeunes comme chantier numéro un (lire ci-dessous), y ajouter les dossiers en cours (comme le paritarisme et les institutions représentatives du personnel) ou obligatoires comme l'assurance chômage et les retraites complémentaires. Et écarter les 35 heures et la représentativité patronale. La période est a priori propice aux partenaires sociaux. Jeudi dernier, lors de ses voeux, le chef de l'Etat s'est montré beaucoup moins directif que les années précédentes. Et le lancement de la campagne présidentielle devrait leur laisser le champ libre. « Côté gouvernemental, il n'y aura plus de dossier chaud comme les retraites jusqu'en 2012-2013. Pour les organisations syndicales et patronales, il y a un bel enjeu s'ils sont capables de profiter de cette accalmie », souligne Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.« Régulation sociale »« Montrons la capacité des partenaires sociaux à produire de la régulation sociale. Et à intervenir sur des sujets très concrets. Cela nous évitera, en outre, d'être pris en otages par la campagne électorale », renchérit René Valladon, de Force Ouvrière. L'objectif est partagé par la CFDT qui, après s'être vivement opposée à la réforme des retraites, a besoin de réaffirmer son image de syndicat réformiste, prêt à s'engager. Une manière aussi de se démarquer de la CGT qui a opté pour une posture dure à l'égard de l'exécutif, en refusant de se rendre à la cérémonie des voeux à l'Elysée, et ne devrait pas s'engager sur des accords d'importance dans les prochains mois. « Si elle valorise trop les négociations avec le patronat, elle risque d'avoir l'agitation qui s'installe en interne. Et, en externe, de subir la concurrence de Sud lors des élections professionnelles dans les grandes entreprises comme la SNCF », reprend Bernard Vivier. Côté patronal, le Medef affiche sa volonté d'avancer. Reste à savoir s'il sera capable de rester uni alors qu'une partie des dossiers divise profondément l'organisation. Autant d'inconnues qui dessineront l'année 2011 comme celle du renouveau des négociations paritaires ou des occasions perdues...