MGI Coutier accélère à l'international

Seul groupe à être positionné à la fois sur le transfert de fluides (répartiteurs, filtres à air, couvre-culasses, etc.) et les mécanismes (pédaliers, serrures et gâches, arrêts de portes, etc.), MGI Coutier connaît un fort dynamisme à l'international, notamment avec la montée en puissance de sa filiale en Inde. Après un premier site de production basé à Pune, près de Bombay, le joint-venture indien MEIPL détenu à 50 % par le groupe, vient, en effet, d'ouvrir un nouveau site à l'est de Delhi, dans la région de Pantnagar. Et un troisième site devrait démarrer au troisième trimestre 2011, près de Chennai, dans le sud-est de l'Inde.« Nous avons besoin d'implantations industrielles là-bas pour nous rapprocher de nos clients dans cette zone majeure de croissance de l'activité automobile », explique André Coutier, président du directoire. Le groupe, basé à Champfromier (Ain), s'est internationalisé dès le début des années 1990, bien plus tôt que ses concurrents de taille identique. Résultat : il est aujourd'hui présent dans dix pays étrangers, avec des unités industrielles de production et de développement qui tirent sa croissance. Le chiffre d'affaires des filiales a, en effet, progressé de 31,4 % au cours des neuf derniers mois de 2010, plusieurs d'entre elles ayant même atteint des niveaux de ventes record. « Celles-ci représentent désormais 38 % de notre activité, contre 33 % en 2008 », précise Matthieu Coutier, directeur marketing et vente. Le chiffre d'affaires du groupe, de 358 millions d'euros en 2009, devrait avoir, quant à lui, terminé l'année à un peu moins de 400 millions d'euros (+ 19,2 % pour les trois premiers trimestres 2010).Le groupe mise beaucoup sur l'innovation, avec une vingtaine de brevets déposés par an en moyenne et un taux élevé d'application dans ses produits. Par exemple, les améliorations successives apportées à ses systèmes de décantation d'huile intégrés au couvre-culasse, lui ont permis de répondre aux nouvelles normes antipollution Euro 5 imposées aux constructeurs et ainsi d'accroître ses parts de marché.Le groupe, qui n'a cependant pas été épargné par la crise, a quasiment retrouvé ses effectifs d'avant l'automne 2008 : 4.600 salariés contre 4.750 en 2008, intérimaires compris. Le cours du titre avait chuté dans la foulée. « Nous avons été en disgrâce durant la crise, comme tout le secteur automobile, explique André Coutier. Par contre, nos excellents résultats ont depuis fait remonter le cours de façon significative. » Le dirigeant déplore toutefois une décote systématique de la valeur de l'entreprise par rapport à la moyenne du marché, du fait d'une faible liquidité. Entre les cours 2010 et les résultats 2009 connus, la décote est ainsi de 44 % par rapport au chiffre d'affaires, de 50 % par rapport à l'excédent brut d'exploitation et de 74 % par rapport aux résultats d'exploitation.Fort de sa solidité financière, MGI Coutier est aujourd'hui très attentif aux opportunités de croissance externe. Avec trois objectifs : élargir son portefeuille clients, renforcer ses lignes de produits avec de nouvelles technologies de transformation ou de nouveaux matériaux et renforcer sa couverture géographique dans les grandes zones des constructeurs automobiles et dans les Bric. « Nous sommes déjà en Argentine, Chine, Inde, Roumanie, Turquie et au Brésil. Il nous manque le maillon de la Russie », précise André Coutier, qui n'exclut pas, en cas d'opération significative, une ouverture de capital. Pour l'heure, celui-ci est détenu à 68,32 % par la famille Coutier, via deux holdings financières, Coutier junior et Coutier Senior. Muriel Beaudoing, à Grenoble
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