Le patron d'Axa se déclare favorable à l'assurance dépendance obligatoire

Par latribune.fr  |   |  437  mots
Alors que les assureurs vont participer au groupe de travail gouvernemental pour préparer le projet de loi sur la dépendance, force est de constater qu'ils ont une position proche sur le constat mais assez divergente sur les solutions. Si l'idée d'un partenariat public-privé semble admise de tous côtés, l'articulation entre la couverture publique et l'assurance privée reste controversée. « Instaurer une assurance dépendance obligatoire permettrait d'assurer tout le monde. Ce serait une véritable et bonne forme de solidarit頻, a affirmé mardi Henri de Castries, président d'Axa, lors d'une table ronde sur le risque dépendance organisée mardi par l'Institut de l'entreprise réunissant également Guillaume Sarkozy, délégué général du groupe de prévoyance Malakoff Médéric et Jean-Claude Seys, administrateur du groupe mutualiste Covéa (MMA, Maaf et GMF) et président de l'Institut Diderot. Ce dernier a vivement critiqué cette approche. « L'assurance obligatoire, quand elle concerne tout le monde, c'est un impôt », a-t-il estimé, préférant orienter la réflexion vers des solutions mobilisant l'épargne et le patrimoine des Français plutôt que vers des assurances dites à fonds perdus, dans lesquels la cotisation n'est pas capitalisée et définitivement acquise par l'assureur. « Le modèle pourrait être celui de l'épargne logement, avec une prime au moment où le sinistre survient », a ajouté Jean-Claude Seys. « L'Etat doit fixer le cadre »Pour sa part, Guillaume Sarkozy a défendu l'assurance dépendance collective dans l'entreprise tout en refusant de prendre parti. « C'est à l'État de fixer le cadre. Nous nous y adapterons », a-t-il déclaré, reconnaissant que le « vrai débat porte sur l'antisélection », c'est-à-dire le risque que seules les personnes les plus exposées et les plus âgées souscrivent une assurance. Il rejoint ainsi les constatations d'Henri de Castries. Non seulement les souscripteurs actuels des contrats d'assurance dépendance ont en moyenne passé la soixantaine, mais ils font partie des Français les plus aisés. « Cela plaide en faveur d'un système universel », a conclu le patron d'Axa. Un tel système permettrait de faire jouer à plein la mutualisation entre les générations et entre les catégories sociales, de proposer des cotisations moins onéreuses et de contenir les problèmes d'antisélection. Reste la question de l'aide à l'accès des plus démunis à l'assurance, comme l'a souligné le professeur Pierre Pestieau, professeur à l'université de Liège. Elle va s'accentuer dans trente ans avec la diminution du soutien familial et la multiplication par quatre du nombre des plus de 80 ans.