Du Haut-Rhin à Istanbul, la fibre de l'entreprise

Halil David Yildiz est déterminé. « Petit, je disais à ma soeur que j'aurai ma propre société de textile à Istanbul. J'ai toujours voulu voir ce qui se passait du début jusqu'à la fin dans la filière du textile. Pour l'instant, j'ai vu la vente en centrale et la production. L'étape suivante sera la création de ma marque. »Cet entrepreneur franco-turc de 37 ans suit donc le parcours qu'il s'était imaginé. Arrivé à Saint Louis dans le Haut-Rhin en 1983 avec sa famille, le jeune homme originaire d'Elbistan, dans le sud-est de la Turquie, a effectué ses premiers pas dans le textile en tant que vendeur au rayon homme d'une chaîne française, un BTS technico-commercial en poche. Mais c'est avec la marque de prêt-à-porter Pimkie qu'il se lance véritablement. « J'ai postulé quatre fois. Après trois refus, ils m'ont reçu en entretien. Je leur ai expliqué que je voulais développer le marché turc. J'ai tout de suite commencé à travailler. » En un peu plus d'un an, il passe d'assistant à acheteur avant de devenir, en 2002, responsable du sourcing de la chaîne trames et mailles du tout nouveau bureau d'achat de Pimkie à Istanbul. « À l'époque, en dehors de la production de jeans, on ne pouvait pas tout produire en Turquie. Nous y avons développé la production de tee-shirts. » Après cinq années passées à créer et développer ce bureau, Halil Yildiz décide de voler de ses propres ailes et de créer sa société, Mapteks. Il travaille aujourd'hui pour des marques telles que Cache-Cache, Orsay, Julie Garland ou Okaidi. « Nous servons de bureau de liaison entre nos fournisseurs turcs et nos clients français, allemands et polonais. Nous détectons les nouvelles tendances et matières, suivons la production et présentons un produit fini. La Turquie est un pays où il est de plus en plus facile de créer sa société et où les opportunités sont nombreuses. » Alors que sa première commande atteignait à peine les 600 pièces, Mapteks a exporté 1.253.000 pièces l'an dernier et embauche quatre personnes.« Fast fashion »« La grande force de la Turquie est sa proximité avec l'Europe à une époque où les courants de mode changent très vite et où l'on parle de fast fashion. Les Turcs peuvent répondre très rapidement aux manquants en termes de marque. Mais ils sont aussi très créatifs et ne sont plus de simples exécutants. Ils donnent de l'importance aux designers et font des produits de qualité. La Turquie n'est pas la Chine et la main-d'oeuvre y est plus chère. Quant au marché turc, il se développe énormément. Sa population est jeune et veut s'habiller plus moderne qu'avant. » Après trois années à la tête de sa société, Halil Yildiz est prêt à lancer sa propre marque, en août. « Le concept et le style sont définis. Il me reste le dossier technique. » En attendant, il suit des cours de stylisme à l'école française Esmod fraîchement installée à Istanbul afin de pouvoir, à terme, dessiner et préparer ses collections.
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