Nicolas Sarkozy face à un panel de Français sur fond d'État en crise

Ils sont neuf Français sélectionnés par TF1 pour interroger Nicolas Sarkozy ce jeudi soir. Parmi eux, un étudiant, un agriculteur, un médecin de campagne... Les sujets qui seront abordés sont censés refléter les préoccupations des Français, à quatorze mois de l'élection présidentielle. Le chef de l'État compte sur cet exercice de « parler vrai » pour regagner du terrain auprès d'une opinion de plus en plus défiante. Selon la dernière enquête Ifop pour « Paris Match », la cote de Nicolas Sarkozy reste stable au plus bas, à 34 % d'opinions positives. Même si le dossier n'est pas directement traité par le panel sélectionné par TF1, l'émission intervient dans un contexte de tension extrême entre le chef de l'État et l'institution judiciaire. La quasi totalité des tribunaux et cours d'appel, soit 170 sur 195, ont voté un renvoi des audiences non urgentes, avant une journée nationale d'action ce jeudi. Le mouvement de révolte est né des propos tenus par Nicolas Sarkozy le 3 février. Le chef de l'État a promis des sanctions à l'encontre des policiers ou magistrats qui seraient reconnus responsables de « dysfonctionnements graves » dans le suivi du meurtrier présumé d'une jeune fille, Laetitia Perrais, à Pornic. Les magistrats ont renvoyé la responsabilité de la situation de carence judiciaire sur le chef de l'État et le gouvernement, en dénonçant des manques d'effectifs et des coupes claires opérées dans les budgets au nom, notamment, de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Ils ont rappelé que, rapporté au PIB par habitant, le budget de la Justice classe la France au 37e rang sur 43 pays du Conseil de l'Europe.Des syndicats de police ont apporté leur soutien aux revendications des juges. L'État, que Nicolas Sarkozy s'est engagé à réformer profondément, crise oblige, craque aussi du côté des médecins hospitaliers. Cinq cent d'entre eux ont adressé une lettre ouverte à la directrice de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, dans laquelle ils protestent contre la décision d'expérimenter le paiement des chambres individuelles (45 euros) dans certains établissements publics parisiens.Déminer le terrainPour ne rien arranger, l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy est parasitée par la polémique sur les vacances tunisiennes et égyptiennes de Michèle Alliot-Marie et François Fillon lors des fêtes de fin d'année. Tentant de déminer le terrain, le chef de l'État, qui avait promis en 2007 l'instauration d'une « République irréprochable », a prié mercredi ses ministres de « privilégier la France » pour leurs vacances et de soumettre à l'approbation du Premier ministre leurs invitations à l'étranger.
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