PSA étudie une voiture à bas coûts avec le chinois Changan

Bien qu'il s'en défende, PSA a besoin d'une petite voiture à bas coûts pour les pays émergents, comme la Chine, l'Inde, le Brésil. La développer seul semble exclu. Le constructeur français pourrait donc « profiter du savoir-faire de Changan », son nouveau partenaire chinois qui « dispose de modèles et de plates-formes adéquats », selon des sources internes. Cette entrée de gamme à bas prix serait vendue « sous une marque spécifique », a reconnu mercredi le patron de PSA, Philippe Varin. Une telle coopération franco-chinoise pourrait être étendue à d'autres marchés. « On peut envisager de fabriquer aussi un tel véhicule en Inde, par exemple », précise officieusement le groupe. La voiture mondiale à bas coûts a été longtemps au coeur des discussions avec Mitsubishi. Mais, jusqu'ici, l'équation économique avec le groupe nippon n'a pas été résolue. « Les marges dégagées par un tel programme sont insuffisantes pour rémunérer les deux constructeurs et leurs réseaux », indique-t-on en interne.Un million de voituresLa Chine devient cruciale pour PSA, qui a lancé l'an dernier sa deuxième co-entreprise locale, avec le groupe Changan, destinée à fabriquer des utilitaires et la gamme DS de Citroën. Mais pas seulement. En attente d'une approbation par les autorités chinoises, la co-entreprise à 50-50 aura une capacité de production initiale de 200.000 véhicules par an à Shenzhen. Au total, avec ses deux sociétés communes, PSA disposera autour de 2013 d'un potentiel de près de un million de véhicules par an dans l'ex-Empire du Milieu, avec un investissement cumulé de 1,15 milliard d'euros et un objectif de part de marché de 8 % vers 2015 (3,4 % en 2010). Le bénéfice net de ses activités chinoises a triplé à 159 millions d'euros l'an dernier.Par ailleurs, PSA débourse 700 milions d'euros en Amérique latine, pour atteindre 7 % de pénétration en 2015 (5,4 % en 2010). Il vise l'équilibre financier dans la région en 2011. En Russie, où il aura dépensé 330 millions, PSA a démarré la production en 2010. Il table sur une pleine capacité de production de 125.000 unités à Kaluga en 2012. Enfin, le groupe annonce un projet en Inde pour la production dans un premier temps d'une berline Peugeot de gamme moyenne, mais sans fixer de délai... quatorze ans après s'être retiré du pays. PSA, qui a vendu 39 % de ses véhicules hors d'Europe en 2010, vise les 50 % en 2015. Alain-Gabriel Verdevoye
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