La Chine gagne du temps sur le dossier du nucléaire iranien

La Chine ne semble pas prête à changer de position sur le dossier de l'Iran. Elle a réaffirmé mardi la nécessité de dialoguer avec Téhéran alors que la France et les États-Unis espèrent des sanctions plus sévères. « Nous espérons que les parties concernées continueront à négocier... et arriveront à un commun accord », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Ma Zhaoxu, lors d'une conférence de presse. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a annoncé ce week-end l'intention de son pays de produire de l'uranium enrichi à 20 % sur son site de Natanz, défiant ainsi l'Union européenne et les États-Unis.imposer des sanctions Face à cette décision, Washington et Paris ont déjà exprimé leur désir de travailler au sein du conseil de sécurité de l'Onu pour imposer des sanctions. Mais ils ont absolument besoin du soutien de la Chine, dont les intérêts commerciaux sont de plus en plus liés avec ceux de l'Iran. Mardi, selon le « Financial Times », la chambre de commerce iranienne en Chine a annoncé que la République populaire était désormais le premier partenaire commercial de l'Iran devant l'UE. Les transactions entre les deux pays ont atteint au moins 36,5 milliards de dollars en 2009. L'Iran importe des biens de consommation et exporte son pétrole et son gaz. Selon la chambre de commerce, la Chine dépend de l'Iran pour 11 % de ses besoins en énergie. Les Chinois sont aussi présents sur plusieurs chantiers maritimes. « Les liens entre les deux pays remontent aux années 1970. C'est un partenaire important pour la Chine, qui lui permet d'avoir une base au Moyen-Orient », explique Jean-Pierre Cabestan, professeur de relations internationales à Hong Kong. La Chine s'est tournée vers l'Iran, un allié sûr, pour assouvir son appétit énergétique.Pour l'instant, une issue à l'Onu semble peu probable. Les analystes estiment que la Chine restera braquée sur ses positions, ce qui pourrait pousser les États-Unis et l'Europe à contourner l'Onu. « Il est tout à fait envisageable de faire pression sur la Chine en imposant des sanctions sur les entreprises étrangères présentes en Iran », estime Jean-Pierre Cabestan. Cela obligerait la Chine à choisir son camp. « L'Iran n'est pas vital pour la Chine, les États-Unis oui », conclut-il. n Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a annoncé ce week-end l'intention de son pays de produire de l'uranium enrichi à 20 % sur son site de Natanz, défiant ainsi l'Union européenne et les États-Unis.
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